Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu hier un appel téléphonique de son homologue français, M. Emmanuel Macron. L’entretien a été l’occasion d’examiner les relations bilatérales et de convenir de mettre à jour la réunion de la Commission ministérielle conjointe de haut niveau, a précisé un communiqué de la présidence. Les deux présidents, ajoute la même source, ont procédé à un échange de « vues sur les questions régionales d’intérêt commun dans la région du Sahel, notamment au Tchad, au Niger et au Mali, et ce qui doit être fait pour aider les pays du Sahel à instaurer la stabilité ». S’agissant de la situation en Libye, les deux présidents ont convenu « de soutenir le processus de règlement dans ce pays frère, notamment en apportant aide et assistance au nouveau Gouvernement afin d’organiser des élections dans les meilleures circonstances ».
De son côté, l’Elysée a indiqué que le président français Emmanuel Macron a souhaité hier, en s’entretenant avec le président Abdelmadjid Tebboune, que le travail de mémoire entrepris entre Paris et Alger « se poursuive dans un esprit d’apaisement ». Au cours de cet entretien téléphonique, le chef de l’Etat français « est revenu avec M. Tebboune sur le travail de mémoire, qui doit se poursuivre dans un esprit d’apaisement pour la réconciliation entre les peuples français et algérien et, tout particulièrement, entre les jeunesses des deux pays », a précisé la présidence. Premier président français né après la guerre d’Algérie (1954-62), Emmanuel Macron a engagé une série d' »actes symboliques » pour tenter de « réconcilier les mémoires » entre les deux rives de la Méditerranée, à l’approche du 60e anniversaire de l’indépendance. Les relations entre les deux pays peinent à se réchauffer durablement alors que l’Algérie a de nouveau réclamé samedi, à l’occasion de sa première « journée de la Mémoire », la « repentance » de Paris pour ses crimes durant la colonisation. M. Tebboune a réaffirmé ce jour-là que « l’excellence des relations avec la République française ne saurait exister en dehors de l’Histoire et du traitement des dossiers de la Mémoire, qui ne sauraient faire l’objet d’aucune renonciation ». Début avril, une visite du Premier ministre français Jean Castex avait été reportée au dernier moment, en raison de la crise sanitaire qui ne permettait pas de bien l’organiser, selon Paris.
S.B.