C’est de nouveau la crise ouverte entre l’Algérie et la France. L’ambassadeur à Paris, Saïd Moussi, retourne à Alger avec « effet immédiat », a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Une décision forte à la mesure du revirement spectaculaire de l’Elysée et son ralliement radical à l’option « autonomiste » du palais chérifien s’agissant du Sahara occidental.
L’Algérie reproche à la France de faire un pas inédit dans le sens du Maroc tout en se démarquant des efforts de l’ONU. Paris doit désormais assumer ses responsabilités en toutes circonstances, a indiqué la diplomatie algérienne.
Bref, Alger ne décolère pas et exprime sa forte désapprobation suite à la reconnaissance de la France du plan marocain pour l’autonomie du Sahara occidental dans le cadre du territoire marocain et comme désormais « la seule base » permettant de résoudre le conflit avec les indépendantistes du Polisario, vieux de près de 50 ans.
Ce geste français, décrié depuis la semaine dernière par Alger, qui soutient les indépendantistes sahraouis, a poussé le ministère algérien des Affaires étrangères à retirer son ambassadeur à Paris, avec effet immédiat. La représentation diplomatique algérienne en France est désormais du ressort d’un chargé d’affaires, indique le ministère algérien des Affaires étrangères.
Toujours selon Alger, en reconnaissant le plan d’autonomie marocain comme la seule base de règlement du conflit du Sahara occidental dans le cadre de la prétendue souveraineté du Maroc, la France « bafoue la légalité internationale et prend fait et cause pour la négation du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ».
Selon un communiqué d’Alger, la France a fini par donner sa caution « franche et catégorique » au « fait colonial imposé » au Sahara occidental. L’Algérie dénonce ainsi « la légèreté » et « la grande désinvolture » du gouvernement français actuel qui a franchi un pas qu’« aucun autre gouvernement français n’avait cru devoir franchir ». La France, poursuit le communiqué, « ne mesure pas toutes les retombées potentielles d’une telle décision ».
De son côté, la France a indiqué avoir « pris note de la décision de l’Algérie de rappeler son ambassadeur » tout en se disant déterminée à approfondir sa relation avec l’Algérie pour en faire bénéficier les peuples français et algérien. « Nous n’avons pas à commenter cette décision souveraine », a déclaré une source diplomatique à l’AFP. « Pour notre part, nous restons déterminés à poursuivre l’approfondissement de notre relation bilatérale avec l’Algérie », a ajouté cette source.