“ Le secteur du tourisme étant actuellement au coeur des priorités stratégiques en Algérie et au vu de la dégradation du précieux patrimoine urbain du pays, sa valorisation est devenue nécessaire pour la sauvegarde de l’identité culturelle unique de la région mais aussi pour offrir aux générations futures un lien tangible avec leurs passé ”, a déclaré hier le Dr. Belkacem Bitat, doyen de la faculté des sciences de la terre, géographie et aménagement du territoire lors de la tenue du 1er Colloque international intitulé: “ Le patrimoine urbain méditerranéen, attraits touristiques et valorisation ” au niveau du campus de Zouaghi Slimane – Constantine.
Et d’ajouter que plus de 50 participants ont pris part à cet événement de 6 pays tels la Tunisie, le Portugal, l’Italie, la Pologne, la France et l’Algérie pour un partage d’expériences et de connaissances lié à la préservation et à la valorisation touristique du patrimoine urbain dans les pays du bassin méditerranéen.
Exploitation du potentiel touristique
Le Dr. Bitat a également précisé qu’en plus des communications magistrales de la session plénière, 4 axes seront abordés en ateliers traitant de divers sujets liés à la thématiques principale, à savoir, le patrimoine urbain: Concept, identification et enjeux touristique, la vulnérabilité touristique du patrimoine urbain, stratégies et modes de préservation et valorisation touristique durable de patrimoine urbain ainsi que la promotion culturelle via le E-tourisme et les réseaux sociaux pour la valorisation touristique du patrimoine urbain.
De son côté, le Dr. Amina Benelmadjat, présidente du comité scientifique a indiqué au “ Quotidien de Constantine ” que le thème du séminaire a été choisi en tenant compte du fait que le tourisme soit encore un maillon faible en Algérie alors que le pays regorge de potentialités touristiques qui ne demandent qu’à être exploitées. Ce fut l’idée de départ qui a été recadrée par la suite pour traiter, durant cette première édition, de la valorisation du patrimoine urbain avec la ville des ponts comme exemple étant un laboratoire urbain qui a connu le passage de plusieurs civilisations.
Une approche sociale en premier lieu
S’agissant de l’expérience tunisienne, le Dr. Mohamed Souissi de l’Université de Sfax, a mis l’accent sur l’exemple de la médina de Tunis qui est un patrimoine inestimable en présentant la démarche patrimoniale et ce qui a contribué à son ouverture au tourisme. “ Cette démarche a été faite par les acteurs locaux notamment les associations qui ont joué un rôle prépondérant avec la prise en compte du volet social en veillant à préserver la population sur place ”, a précisé le même interlocuteur.
Et d’indiquer qu’au départ, c’était des projets sociaux de logement avec la réhabilitation des maisons en encourageant les habitants à faire les travaux et à rester dans leurs demeures sous l’œil avisé de techniciens et d’architectes qui ont veillé à la préservation du patrimoine. Le spécialiste en tourisme et développement territorial a ajouté que c’est à la suite de cela que le secteur privé à commencer à investir et à revenir pour y vivre pour certains investisseurs ce qui à contribuer à booster le tourisme avec, en plus de l’impact social, des répercussions sur l’économie avec le renouvellement des activités artisanales de la médina.
Abordant le le E- tourisme, le Dr. Abdelkrim Bensaid de l’Université d’Orléans, France, a estimé que le recours aux plateformes numériques pour l’attractivité touristique et la valorisation du patrimoine va être certes une source de data facilitant l’accès à l’information pour les chercheurs et tous ceux qui en ont besoin mais les données se doivent d’être protégés dans des serveurs localisés en Algérie mais aussi en veillant à former des spécialistes en cybercriminalité.
A noter que ce 1er Colloque international organisé en partenariat avec le Centre de Recherche en Aménagement du Territoire (CRAT) et le laboratoire des sciences du territoire et ressources naturelles et environnement (LASTERNE) se poursuivra aujourd’hui avec comme perspectives la formulation de recommandations concrètes pour l’amélioration de la sauvegarde et la valorisation de l’héritage culturel tout en prenant en considération les réalités spécifiques aux régions méditerranéennes en difficulté.
Il est également question de proposer des mesures pratiques en vue d’encourager la promotion culturelle à travers le E- tourisme et les réseaux sociaux san s’oublier la contribution à l’effort global qui vise la stimulation de l’économie locale, la promotion de la durabilité et le renforcement des ponts entre les générations actuelles et futures avec leur patrimoine culturel.
Soumeya B.M