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jeudi 22 mai 2025

Réformes économiques : Des réformes législatives ambitieuses

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Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, poursuit résolument sa politique de transparence envers les citoyens, un cap qu’il maintient depuis son accession à la magistrature suprême en 2019. C’est ce qu’a souligné mardi le directeur de l’Institut d’études économiques et de développement des entreprises, le Dr Hamza Bougadi, lors de son passage à l’émission « L’invité du matin » sur la Radio nationale algérienne.

Selon lui, cette volonté présidentielle s’est traduite, une fois de plus, à travers les décisions prises lors du dernier Conseil des ministres tenu dimanche, notamment par l’appel à une exécution accélérée du programme présidentiel, sans délais injustifiés, en particulier dans les domaines touchant directement les besoins des citoyens.

Une exécution à deux vitesses

Le Dr Bougadi déplore néanmoins le retard persistant dans l’application concrète de certaines mesures, malgré les garanties administratives et juridiques fournies par l’État aux responsables. Parmi les exemples les plus frappants figure la prime touristique prévue dans le cadre de la loi de finances 2025, dont la mise en œuvre se fait toujours attendre plus de cinq mois après son adoption.

Des réformes législatives ambitieuses

Dans son analyse, l’économiste salue les réformes engagées par le chef de l’État, qualifiées de « structurantes » pour l’économie nationale. Il cite en particulier l’adoption de lois-clés telles que la nouvelle loi sur l’investissement, celle relative aux start-up, le statut de l’auto-entrepreneur, ainsi que la réglementation du commerce électronique.

Ces textes visent à pallier les carences du système économique et à créer un environnement plus favorable à l’initiative privée.

Le poids de l’informel et l’absence de données fiables

Dr Bougadi tire néanmoins la sonnette d’alarme sur l’ampleur de l’économie parallèle, qui continue de gangrener les finances publiques en échappant à l’impôt. L’absence de statistiques fiables sur ce secteur, ainsi que sur les travailleurs qui y opèrent, empêche l’État de mesurer précisément l’ampleur du manque à gagner fiscal. Il souligne, à cet égard, la détermination du président à intégrer progressivement cette sphère informelle dans le circuit officiel, en renforçant les mécanismes de transparence.

Vers la régularisation du commerce informel : le cas de la « Tchipa »

Autre point marquant : les nouvelles dispositions prises pour encadrer le commerce d’importation à petite échelle, communément appelé « Tchipa » ou « commerce de valise ». Pour Bougadi, ces mesures traduisent une volonté politique d’apporter des réponses concrètes à la réalité économique du terrain, notamment en régularisant la situation des jeunes opérateurs économiques actifs dans ce secteur.

Il estime que la mise en place d’un cadre légal approprié permettra non seulement à l’État de recouvrer ses droits fiscaux, mais aussi de lever les obstacles auxquels sont confrontés ces jeunes entrepreneurs, comme l’accès aux marchés, la sécurisation de leurs marchandises, la liberté de transport, et l’obtention du statut d’auto-entrepreneur, garantissant un minimum de sécurité juridique et administrative.

Propositions de financement et encadrement différencié

Afin d’optimiser cette régularisation, Bougadi propose que le comité présidé par le Premier ministre, nouvellement mis en place par le chef de l’État, établisse une distinction claire entre petits et grands importateurs, à travers l’instauration d’un plafond annuel de transactions pour les petits acteurs et la définition d’une liste de produits éligibles en lien avec le registre du commerce ou la carte d’auto-entrepreneur.

Par ailleurs, l’expert suggère d’abandonner le recours au marché parallèle pour les opérations de domiciliation bancaire, en se basant exclusivement sur le taux de change officiel et de créer un fonds dédié au financement du commerce de valise, alimenté conjointement par les jeunes importateurs et les grands exportateurs.

Enfin, il recommande une stratégie d’attraction des capitaux de la diaspora algérienne, dans un cadre institutionnalisé, afin de soutenir durablement ce processus de structuration.

L.R.

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