Un nouveau souffle pour l’économie circulaire en Algérie : le ministère de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises annonce l’intégration officielle de la collecte de plastique dans les activités éligibles au statut d’auto-entrepreneur. Une initiative pionnière qui vise à structurer un secteur informel, créer de l’emploi durable et favoriser l’inclusion économique.
Dans un contexte où les enjeux environnementaux et la nécessité de créer des opportunités d’emploi convergent, l’Algérie fait un pas stratégique en lançant un projet pilote novateur. Désormais, la collecte de plastique est reconnue comme une activité éligible au statut d’auto-entrepreneur, a annoncé Mme Nacima Arhab, secrétaire générale du ministère de l’Économie de la connaissance, sur les ondes de la Radio nationale.
Cette mesure s’inscrit dans une vision ambitieuse visant à formaliser et professionnaliser la filière du recyclage, tout en intégrant 1 000 collecteurs de plastique dans un cadre économique structuré. Le projet est mis en œuvre en coordination avec deux institutions clés : l’Agence nationale de gestion du microcrédit (ANGEM) et l’Agence nationale de l’auto-entrepreneur (ANAE).
Une inclusion facilitée grâce à des mesures incitatives
Les bénéficiaires de ce dispositif pourront obtenir un prêt sans capital de départ, destiné à financer l’acquisition de matériel ou de véhicules pour la collecte. Le montant peut atteindre un million de dinars, avec des conditions similaires à celles du microcrédit classique. De plus, un accompagnement technique personnalisé sera fourni par l’ANAE, garantissant un suivi et un appui au démarrage de l’activité.
Ce modèle offre également des avantages fiscaux et sociaux attractifs à travers l’exonération d’immatriculation au registre du commerce, aucune obligation de disposer d’un local, un taux fiscal réduit à 0,5 % du chiffre d’affaires et un accès à la couverture sociale et au droit à la retraite.
Ces conditions visent à encourager une large participation, notamment des populations souvent exclues des circuits économiques classiques. Mme Arhab a précisé que toutes les catégories sociales peuvent rejoindre cette filière porteuse.
Depuis son lancement en janvier 2024, le dispositif de l’auto-entrepreneur connaît un succès dépassant les attentes : plus de 30 000 cartes ont été délivrées, et 15 000 nouvelles demandes sont déjà enregistrées. Fait notable, le secteur du numérique représente 45 % des activités enregistrées, illustrant la diversité des domaines concernés.
Avec plus de 1 300 activités désormais éligibles, le statut d’auto-entrepreneur devient un véritable levier de l’emploi indépendant et de la transition vers une économie plus verte et inclusive.
Ce projet de valorisation de la collecte de plastique sous le statut d’auto-entrepreneur constitue un tournant décisif pour l’économie verte en Algérie. En combinant inclusion sociale, développement durable et entrepreneuriat, il positionne le pays à l’avant-garde des politiques publiques innovantes en faveur d’une croissance responsable.
L.R.



