Des jeunes loups dans l’arène

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Encouragé par l’appel du président de la République Abdelmadjid Tebboune  à s’impliquer dans la vie politique afin de « permettre d’injecter du sang neuf dans les organes de l’Etat et le Parlement, qui en étant les yeux et la voix du peuple ne souffrira d’aucun discrédit », de jeunes inconnus se sont lancés dans l’aventure politique avec pour unique légitimité celle de leur succès. Ils rêvent de laisser une empreinte dans l’Algérie nouvelle, de susciter des biographies ou de glorieuses pages Wikipédia. Réputés brillants mais jamais encore dans la lumière, ils ne veulent pas être condamnés à regarder passer le train du pouvoir. Eux, ce sont les « jeunes loups » de la politique. Pour eux, les législatives anticipées du 12 juin prochain sont du pain bénit. Aussi, il n’est pas exclu qu’un tsunami balaye la classe politique actuelle avec le départ des trois quarts des députés siégeant à l’Assemblée nationale. Nombre de ténors omniprésents ces dernières décennies risquent de disparaître, à tout jamais, des écrans. Certains sont appelés à prendre une retraite aussi prématurée qu’involontaire. D’autres de changer de métier ou de s’exiler. Ils risquent de faire les frais d’une nuée de jeunes loups aux dents longues, tout bien décidés à s’imposer.

La « vieille garde »

En effet, la particularité du scrutin du 12 juin prochain est la forte participation des jeunes dont l’ambition de faire bouger les lignes est clairement affichée. Qu’ils soient encartés ou indépendants, ces candidats aux législatives ont de fortes chances d’obtenir les suffrages des populations de leurs circonscriptions. Armés de leurs ambitions, ils entendent peser sur un scrutin qui, a priori, est à la portée de tous les candidats. De l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud, ces loups aux longues dents veulent ainsi marquer un grand coup en ravissant à la « vieille garde » un leadership de plus en plus contesté. Ces femmes comme hommes, sans sourciller, n’iront donc pas en victimes expiatoires à ces législatives. De circonscription en circonscription, ils ont pour mission de faire tomber l’un des « oligarques ». Ils sont les enfants de la circonscription. Ils y sont nés. Ils y ont grandi, construit, sans hériter de personne. Ils tirent leur légitimité de cette proximité. Loin d’être «vomi des populations», ces jeunes loups comptent doivent toutefois sortir leurs crocs pour espérer tirer leur épingle du jeu pour espérer décrocher le « sésame» leur ouvrant les portes du Palais Zighout Youcef. Néanmoins, il leur faudra de l’entregent pour mettre fin à la longue carrière des «  vieux renards » de la politique. De l’adversité, ils devront faire leur atout pour faire mordre la poussière à leurs concurrents. Si dans certaines circonscriptions, ils seront en pôle position pour prendre le chemin de l’Assemblée populaire nationale, dans d’autres, les choses vont être plus corsées. Pour se faire, ils misent sur leur activisme estudiantin et politique, et surtout sur un programme dont l’ambition est de faire la politique autrement pour impulser une nouvelle dynamique à leur wilaya respective. Une dynamique dont ils ont fait leur apanage pour bousculer les vielles habitudes ou certains se croient toujours en terrain conquis. Comptant sur leurs détermination, ils veulent tout « balayer »’ sur leur passage. A mesurer leur nombre, il est presque certain que ces « jeunes loups aux dents longues et acérées » seront une bonne fourchette à faire leur entrée au Palais Zighout Youcef lors de la prochaine législature. Un renouveau générationnel tant espéré. Aimeront-ils la politique en chemin? Vont-ils vraiment s’impliquer dans les grands dossiers brûlants du pays? Seront-ils à  la hauteur ? C’est tout le mal que nous leur souhaitons. Eux qui ne veulent pas faire partie de la génération sacrifiée ». Badis B.

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