Les candidates « fantômes » sont partout !

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La frénésie des listes électorales, celles concoctées par des indépendants notamment, est un fait saillant de cette joute électorale mais il n’est pas le seul. Le  phénomène des candidates  fantômes ou « sans visage »a pris une dimension ahurissante. Elles n’ont pas de photos sur  les affiches de campagne, que ce soit celles destinées aux espaces publics d’affichage où celles diffusées à travers les médias et les réseaux sociaux, et pourtant elles sont bien candidates.

Il n’y a pas de doute que les candidates qui avaient fait le choix de ne pas se montrer aux électeurs avaient agi par conservatisme, mais il n’a échappé à personne que des cases sans photo étaient visibles sur les listes de la majorité des partis politiques. Comment, dés lors, aspirer au changement et éviter de se manifester publiquement ?

« Les féminicides ont un lien direct avec ce genre d’affiches »



En attendant leur affichage dans la rue sur les espaces réservés à cet effet, ce qui, sans doute, ne tarderait pas à se faire. Même si le visage des candidates n’apparait pas, leur voile islamique est bien visible. Avec les techniques de Photoshop, on procède à l’effacement du visage pour le remplacer par une sorte de halo blanc, tout en laissant le hidjab islamique.

La dérision et l’ironie ne manqueront sans doute pas dans les prochains jours tant le phénomène est aussi très visible à l’occasion des législatives de cette année.

En attendant ce que trouveront les Algériens pour remplacer le très officiel « Tu veux le changement, appose ton empreinte », certains soulignent déjà la gravité de la situation. C’est le cas de l’actrice Adila Bendimerad qui n’hésite pas à faire le parallèle entre ces affiches sans visages et ce qui vient de se passer à Bordj Badji Mokhtar où dix enseignantes se sont fait agresser et violer. L’actrice pousse un véritable coup de gueule. Pour elle, « ce qui s’est passé avec les dix enseignantes a un lien direct avec ce genre d’affiches » qui « répondent à la même logique ».

« Comment utiliser des femmes pour se satisfaire (ici pour se présenter aux élections tout en respectant les quotas exigés). Comment ensuite les effacer et renier leur existence une fois qu’on a eu ce qu’on voulait. Et on se donne ce droit car la femme n’est pas tout à fait un être humain comme un homme. La preuve, elle n’a pas besoin de visage », écrit-elle sur sa page Facebook.

« Ce genre d’affiches découle de la même origine et du même processus de penser que les féminicides qui explosent tous les records cette année, les violences physiques et morales que subissent les femmes ici TOUS les jours, les viols, la chape de plomb mise sur ces sujets au niveau institutionnel comme au niveau de la société. Le féminicide, le viol, c’est le résultat DIRECT de tout cela », conclut l’actrice.

S.B.

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