21.7 C
Constantine
samedi 26 avril 2025

Botox et Brushing : Le mélange toxique des salons hors-la-loi

Must read

Les services du ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national ont lancé, ce jeudi, une vaste opération nationale de contrôle ciblant les pratiques médicales et paramédicales illégales exercées par des non-professionnels, en particulier dans les salons de coiffure, les instituts de beauté et les centres de soins corporels. L’opération s’est également étendue à la vérification de la provenance de certains produits alimentaires mis sur le marché.

Selon Amine Amara, conseiller chargé de la communication auprès du ministre, cette campagne de terrain s’inscrit dans le cadre des instructions du ministre Tayeb Zitouni. L’objectif est de renforcer le contrôle des activités commerciales afin de garantir la sécurité et la santé des consommateurs. Les premières inspections ont permis de relever de nombreuses infractions préoccupantes.

Parmi les constats les plus alarmants figure la présence de personnes non qualifiées pratiquant des soins médicaux et paramédicaux, tels que le laser, les injections de botox ou la mésothérapie, dans des établissements à vocation esthétique ne disposant d’aucune autorisation médicale.

En parallèle, d’importantes quantités de produits alimentaires ont été saisies. Ces marchandises, souvent périmées ou introduites illégalement sur le marché, étaient d’origine inconnue et potentiellement dangereuses pour la santé publique. Certaines contenaient même des substances interdites, telles que l’alcool ou des dérivés porcins, incompatibles avec les normes religieuses et sanitaires.

Mettre un terme à des pratiques « nocives pour la santé des citoyens »

Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE), a salué cette initiative qu’il juge essentielle pour mettre un terme à des pratiques « nocives pour la santé des citoyens ». Il a notamment alerté sur les risques liés à l’administration de soins médicaux par des personnes non formées, ainsi que sur la vente non encadrée de lunettes, y compris solaires, qui doivent impérativement être distribuées par des professionnels diplômés.

Le Conseil national de l’ordre des médecins dentistes (CNODM) a également exprimé son soutien aux mesures prises par le ministère, dénonçant des pratiques telles que le montage illégal de prothèses dentaires. L’instance appelle à une régulation stricte et à une coordination intersectorielle afin d’encadrer ces activités et de protéger les citoyens.

Lors d’une réunion de coordination tenue mardi dernier, le ministre Tayeb Zitouni a insisté sur la nécessité d’élargir les contrôles à tous les établissements exerçant illégalement des actes médicaux ou paramédicaux. Il a appelé à une réorganisation profonde de ces activités, en étroite collaboration avec les secteurs concernés, et à la mise en place d’un cadre réglementaire clair et efficace.

Une menace mondiale pour la santé

À l’échelle mondiale, les salons de coiffure et les instituts de beauté sont de plus en plus impliqués dans des pratiques médicales illégales, mettant en danger la santé des consommateurs. Ces établissements, souvent perçus comme des lieux sûrs pour des soins esthétiques, deviennent des terrains propices à des interventions non autorisées, réalisées par des personnes non qualifiées.?

Dans de nombreux pays, des procédures médicales telles que les injections de botox, les traitements au laser, la mésothérapie ou les implants capillaires sont réalisées sans supervision médicale adéquate. Ces actes, lorsqu’ils sont effectués par des non-professionnels, peuvent entraîner des complications graves, notamment des infections, des réactions allergiques, des lésions nerveuses ou des cicatrices permanentes.?

Au Royaume-Uni, par exemple, des enquêtes ont révélé que des cliniques esthétiques non réglementées pratiquaient des interventions invasives, telles que des réductions de graisses, effectuées par des esthéticiennes ayant reçu seulement une formation de 30 minutes. Ces pratiques ont conduit à des blessures nerveuses et à des dommages aux artères, soulignant l’absence de régulation stricte dans le secteur de la médecine esthétique. ?The Sun

Au Singapour, une esthéticienne non autorisée a été condamnée à une peine de prison après avoir effectué une procédure esthétique qui a aggravé une condition de paupière tombante chez une cliente. L’incident met en lumière les risques associés aux traitements esthétiques non réglementés et l’importance de recourir à des professionnels qualifiés. ?Singapore AI News

Les risques pour la santé publique

Les complications liées à ces pratiques illégales sont variées et peuvent inclure notamment des infections graves et en l’absence de stérilisation appropriée, les procédures peuvent introduire des bactéries, menant à des infections sévères.? Bien sûr, le risque de cicatrices permanentes est important. En effet, des interventions mal réalisées peuvent laisser des cicatrices visibles, affectant l’apparence et la confiance en soi.?

Bien que les salons de coiffure et les instituts de beauté offrent des services esthétiques populaires, il est crucial de rester vigilant face aux risques associés aux pratiques médicales illégales. La sécurité et la santé doivent toujours primer sur l’apparence.

L.R.

 

- Advertisement -spot_img

More articles

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

- Advertisement -spot_img

Latest article