L’Algérie, soucieuse de préserver et de mettre en valeur son patrimoine historique exceptionnel, a annoncé la proposition du dossier des tombeaux royaux de Numidie à l’UNESCO pour leur inscription sur la Liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité. Cette initiative, portée par le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, pourrait aboutir dès l’année prochaine. Ce dossier met en lumière plusieurs sites archéologiques majeurs répartis à travers le pays, notamment à Batna, Constantine, Tipasa, Aïn Témouchent, Tiaret et Tamanrasset. Ces monuments funéraires, qui datent de la période numide, témoignent de la richesse historique de l’Algérie et de l’importance du royaume numide dans le monde antique.
Parmi ces sites, le tombeau de Massinissa, situé près de Constantine, joue un rôle primordial. Ce monument emblématique, qui surplombe l’ancienne capitale de la Numidie, Cirta (aujourd’hui Constantine), constitue un symbole fort de la civilisation numide et de son héritage historique.
Le Tombeau de Massinissa : Un Monument phare de l’histoire Numide
Le tombeau de Massinissa est sans conteste l’un des monuments funéraires les plus remarquables de la Numidie. Massinissa, le fondateur de la dynastie des Massinissides et l’un des plus grands rois numides, a joué un rôle crucial dans l’histoire de l’Afrique du Nord, notamment lors des guerres puniques, en établissant une alliance stratégique avec Rome. Il est également reconnu pour ses réformes politiques et militaires, qui ont consolidé le royaume de Numidie.
Le tombeau, bien qu’il soit le plus célèbre de ceux attribués aux rois numides, n’a pas encore été formellement relié à Massinissa lui-même par les archéologues, mais il est souvent associé à sa mémoire en raison de sa localisation près de Constantine, l’ancienne Cirta, capitale du royaume. Il est composé d’un ensemble de structures monumentales, dont un dôme imposant qui rappelle les mausolées royaux typiques de la région. Ce tombeau se distingue par sa construction circulaire et son dôme conique, un style architectural unique qui marque une rupture avec les traditions funéraires de l’époque punique et romaine. Il est considéré comme l’une des premières manifestations de l’architecture funéraire royale numide.
Les fouilles archéologiques réalisées sur ce site ont permis de découvrir plusieurs éléments de la culture numide, notamment des inscriptions en punique et des objets funéraires qui témoignent de la grandeur du royaume et des croyances religieuses des Numides. Le site offre ainsi un aperçu précieux de l’organisation politique et sociale de la Numidie à son apogée.
L’importance de la proposition à l’UNESCO : Un huitième coeur du patrimoine mondial
La proposition du classement des tombeaux royaux de Numidie à l’UNESCO représente un moment clé pour la valorisation du patrimoine culturel de l’Algérie. La mise en avant du tombeau de Massinissa, en particulier, permet de souligner l’importance de Constantine en tant que capitale historique et politique du royaume numide, et le rôle fondamental qu’elle a joué dans le développement de la civilisation nord-africaine antique.
Le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, a précisé que ce dossier fait partie des 11 propositions présentées pour le classement au patrimoine mondial, un effort visant à rattraper le retard accumulé en matière de reconnaissance internationale des sites archéologiques et culturels algériens. Les autorités ont annoncé que ces propositions seront soumises au classement tous les deux ans, dans le cadre d’un plan quinquennal (2025-2029) visant à inscrire des sites culturels, naturels et mixtes sur la Liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO.
La mise à jour de la liste indicative est un élément stratégique pour la conservation des sites, et elle s’inscrit dans le cadre d’une dynamique nationale de mise en valeur de l’histoire et du patrimoine algériens. Les tombeaux royaux de Numidie, avec en tête celui de Massinissa, seraient ainsi placés sous la protection et la reconnaissance internationales offertes par l’UNESCO, ce qui garantirait leur préservation à long terme tout en attirant l’attention des chercheurs et des passionnés d’histoire du monde entier.
Une richesse archéologique à préserver
Au-delà du tombeau de Massinissa, d’autres monuments funéraires numides, comme ceux retrouvés à Timgad, Batna ou encore Tipasa, apportent une compréhension plus large de la culture funéraire et de l’organisation de l’ancienne société numide. Ces sites, à l’architecture diversifiée et parfois monumentale, témoignent de la prospérité du royaume numide et de son influence sur les civilisations voisines.
Les tombeaux royaux numides sont des éléments clés pour comprendre l’évolution historique de l’Algérie, et leur inscription sur la Liste du patrimoine mondial serait un moyen de garantir leur protection face aux menaces de l’érosion du temps, des pillages ou de la négligence. En mettant en avant ces trésors archéologiques, l’Algérie cherche non seulement à préserver son patrimoine, mais aussi à renforcer son identité historique et culturelle sur la scène internationale.
Une ambition nationale pour la reconnaissance internationale
La proposition des tombeaux royaux de Numidie à l’UNESCO constitue une étape importante pour l’Algérie, un pays riche d’une histoire millénaire dont les vestiges méritent d’être reconnus et protégés à l’échelle mondiale. En particulier, le tombeau de Massinissa, symbole de la grandeur de la Numidie et de la capitale historique Constantine, doit figurer parmi les monuments qui illustrent non seulement la culture, mais aussi l’héritage profond de ce royaume qui a façonné une partie de l’histoire de l’Afrique du Nord.
L.R.



