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mardi 28 octobre 2025

Artisanat à Constantine : Former pour produire, innover et conquérir les marchés

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L’Institut National Spécialisé de la Formation Professionnelle (INSFP) Abdelhak Benhamouda, situé à Sidi Mabrouk, abrite depuis le 4 mai un cycle de formation destiné exclusivement aux artisans de la wilaya de Constantine. Ce programme, qui se poursuivra jusqu’au 15 mai, a été lancé officiellement par M. Houssem Lekhel, directeur de la formation et de l’enseignement professionnels. Il était accompagné de M. Abdelhafid Boudiaf, directeur par intérim de l’institut, du directeur du tourisme et de l’artisanat, ainsi que du directeur de la chambre de l’artisanat et des métiers de Constantine.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une convention-cadre entre les ministères de la Formation professionnelle et de l’Artisanat, et vise à renforcer les compétences des artisans tout en facilitant leur insertion dans un marché mondial en constante évolution. Dans son allocution, M. Lekhel a souligné l’importance stratégique de ces formations, conçues pour doter les artisans de savoir-faire complémentaires en matière de qualité, de normes internationales, de marketing et de protection de leurs créations.

L’artisanat : un pilier économique à valoriser

Au-delà de l’aspect formateur, ce cycle s’inscrit dans une vision plus large : celle de faire de l’artisanat un levier réel de développement économique local, voire national. Longtemps considéré comme un secteur marginal ou informel, l’artisanat représente aujourd’hui un vivier d’activités à forte valeur ajoutée. Dans de nombreux pays, il est reconnu comme une véritable industrie, génératrice d’emplois, de revenus, et de cohésion sociale.

En Algérie, les activités artisanales, souvent ancrées dans le patrimoine culturel et les savoir-faire locaux, peuvent jouer un rôle clé dans l’économie. Elles constituent un maillon essentiel de l’économie sociale et solidaire, tout en étant capables d’alimenter d’autres secteurs comme le tourisme, le commerce ou encore l’exportation. Le développement de produits du terroir, de l’artisanat d’art ou utilitaire, contribue également à renforcer l’attractivité des territoires et à préserver un patrimoine immatériel inestimable.

Vers une meilleure structuration du secteur

Les responsables présents ont unanimement insisté sur la nécessité de moderniser le secteur tout en respectant ses racines. Cela implique une meilleure structuration des circuits de production, une professionnalisation accrue des artisans, ainsi qu’une sensibilisation à la propriété intellectuelle et aux normes de certification. « Aujourd’hui, un artisan ne peut plus se contenter de produire. Il doit aussi savoir protéger, promouvoir et vendre ses œuvres, dans un monde où la concurrence est rude », a rappelé un intervenant.

Ce cycle de formation se veut donc une réponse concrète aux défis de la compétitivité et de la durabilité. Il offre aux artisans les outils nécessaires pour évoluer, innover et s’imposer tant au niveau local qu’international.

Un engagement institutionnel durable

La présence conjointe des responsables de la formation professionnelle, du tourisme et de l’artisanat témoigne d’une volonté politique affirmée de soutenir ce secteur. Ce partenariat interinstitutionnel vise à bâtir une passerelle entre tradition et modernité, entre savoir-faire ancestral et exigences du marché contemporain.

En définitive, ces cycles de formation ne sont pas une simple mise à niveau technique : ils incarnent une politique de valorisation de l’artisanat en tant que moteur de développement durable et inclusif. Constantine, ville d’histoire et de culture, ne pouvait qu’être le théâtre idéal pour initier ce renouveau.

A.B.

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