Dans une volonté affirmée de rompre avec la routine qui caractérise souvent les cursus classiques de la formation professionnelle, le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels, sous la houlette de Yacine Walid, a donné le coup d’envoi à une initiative nationale d’envergure : la première édition du Concours national de la créativité.
Ce concours, destiné aux apprenants, diplômés et stagiaires du secteur de la formation professionnelle, a pour ambition de révéler et de valoriser les talents émergents, porteurs d’idées novatrices et de solutions intelligentes, dans un pays où l’innovation devient un axe stratégique de développement.
L’appel à participation est déjà lancé. Les jeunes intéressés ont jusqu’au 10 juin 2025 pour soumettre leurs projets sur la plateforme dédiée : www.innovent.dz. L’initiative, inédite, s’inscrit dans une dynamique collaborative entre le ministère de la Formation professionnelle et celui de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Microentreprises, dirigé par Noureddine Ouadah.
À Constantine, le directeur de wilaya, Houssem Lekhel, a réitéré l’appel à la mobilisation, exhortant les établissements de formation, centres d’apprentissage et instituts spécialisés à inciter leurs jeunes à participer massivement à cet événement. « C’est une opportunité unique pour nos jeunes talents de faire valoir leurs idées et de contribuer concrètement à la construction d’une économie nationale basée sur le savoir et la créativité », a-t-il déclaré.
Les projets proposés devront s’inscrire dans des secteurs à fort potentiel de croissance, identifiés par les autorités comme des moteurs de l’économie de demain, à savoir l’intelligence artificielle (IA), la Smart Water Management (gestion intelligente de l’eau), Health Tech (technologies de la santé), Ed Tech (technologies éducatives), Agri Tech (innovation en agriculture), la Robotique, l’E-Services et l’économie circulaire
Les lauréats se verront décerner des prix d’encouragement et bénéficieront d’un accompagnement pour concrétiser et développer leurs projets, une manière concrète d’encourager le passage de l’idée à l’action.
Une stratégie nationale orientée vers la jeunesse et l’innovation
Ce concours s’inscrit dans le cadre d’une stratégie nationale ambitieuse mise en place par l’Algérie pour stimuler la culture de l’innovation chez les jeunes, notamment ceux issus de la formation professionnelle, longtemps considérée comme une voie secondaire.
Conscient du potentiel de cette jeunesse créative, le gouvernement a multiplié ces dernières années les dispositifs d’accompagnement à l’entrepreneuriat, à travers des structures comme l’ANSEJ (aujourd’hui ANADE), les incubateurs de start-up, les fab labs, et les programmes d’appui technique et financier.
L’objectif : faire de la formation professionnelle non plus une simple passerelle vers l’emploi salarié, mais un véritable vivier de créateurs d’entreprises innovantes, capables de répondre aux défis technologiques et environnementaux du pays.
L’organisation d’un concours de cette nature, orienté vers des créneaux stratégiques, confirme cette volonté de repositionner la formation professionnelle comme un pilier central du développement économique, à l’heure où la transition numérique et écologique devient un impératif global.
L.R.