L’Algérie, traditionnellement perçue comme une puissance énergétique grâce à ses hydrocarbures, s’apprête à diversifier son économie en exploitant une ressource stratégique : le lithium. Ce métal, essentiel dans la transition énergétique mondiale, présent en grande quantité dans le Hoggar,est au coeur d’une ambitieuse stratégie nationale visant à positionner le pays comme un acteur clé dans la chaîne de valeur des technologies vertes.
Les premières explorations géologiques ont confirmé la présence de lithium dans plusieurs régions du sud algérien, notamment dans le massif du Hoggar et les chotts. Ces zones, riches en ressources minérales, sont désormais au centre des efforts d’exploration et d’exploitation. Des études menées par l’Office national de recherche géologique et minière (ORGM) et le groupe Sonarem, en collaboration avec le professeur Karim Zaghib, ont permis d’identifier des gisements potentiels dans ces régions .
Pour structurer cette filière, l’Algérie a fait appel au professeur Karim Zaghib, expert international en batteries lithium-fer-phosphate (LFP). Ce partenariat vise à établir une chaîne de valeur complète, de l’extraction du minerai à la production locale de cellules de batteries LFP, en passant par la transformation chimique et la fabrication des substances actives.
Le lithium est devenu un composant essentiel dans la production des batteries lithium-ion, qui alimentent les véhicules électriques, les systèmes de stockage des énergies renouvelables et une large gamme d’appareils électroniques. Avec l’accélération de la décarbonisation au niveau mondial, la demande de lithium devrait monter en flèche. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), dans le cadre de la transition vers les énergies propres, le lithium est le minéral dont la demande croît le plus rapidement
Un projet industriel structurant
L’objectif de l’Algérie est de créer une filière lithium complète, intégrant l’extraction, la transformation, la fabrication de cellules de batteries et la production de batteries. Cette initiative pourrait générer jusqu’à 50 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects, selon les projections du professeur Karim Zaghib . Le pays envisage également de développer des infrastructures de recyclage pour valoriser les batteries en fin de vie et réduire l’empreinte écologique de la filière.
En développant cette filière, l’Algérie ambitionne de renforcer sa place dans la chaîne de valeur énergétique mondiale. Le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, M. Mohamed Arkab, a souligné que l’exploitation du lithium permettra au pays de devenir un acteur clé des technologies vertes . Cette stratégie s’inscrit dans un contexte mondial où la demande en lithium est en forte croissance, notamment en raison de la transition énergétique et de l’essor des véhicules électriques.
L’Algérie dispose d’un potentiel significatif en lithium, notamment dans les régions du Hoggar et des chotts. Grâce à des partenariats stratégiques et à une volonté politique affirmée, le pays s’engage résolument dans le développement d’une filière lithium durable et compétitive. Cette initiative pourrait transformer l’économie algérienne en créant de nouveaux emplois, en stimulant le secteur industriel local et en renforçant sa position sur le marché mondial des technologies vertes.
L.R.



