L’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) a officialisé l’attribution de cinq périmètres d’exploration et de production dans le cadre de l’appel d’offres international baptisé « Algeria Bid Round 2024 ». La cérémonie de signature s’est tenue au siège de SONATRACH à Alger en présence de nombreux acteurs institutionnels et industriels de premier plan. Parmi les participants figuraient le ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, ainsi que plusieurs représentants des ministères de l’Industrie, de l’Environnement, de la Qualité de la vie et de l’Économie de la connaissance.
Cette initiative marque une étape majeure dans la politique énergétique de l’Algérie, qui vise à attirer des investissements étrangers, valoriser son potentiel en hydrocarbures et renforcer sa position de partenaire stratégique sur les marchés régionaux et internationaux.
Deux régimes juridiques distincts
Les cinq périmètres attribués résultent d’un processus de sélection rigoureux mené par ALNAFT et associant SONATRACH à plusieurs compagnies étrangères. Ces contrats d’une durée de trente ans comprennent une phase initiale de sept années consacrées exclusivement à l’exploration. Le PDG de SONATRACH, Rachid Hachichi, a salué le travail collectif ayant permis d’aboutir à ces accords, soulignant qu’ils constituent un tournant stratégique dans le développement énergétique du pays.
Les contrats sont structurés selon deux régimes juridiques distincts, à savoir le contrat de participation et le contrat de partage de production. Ainsi, le périmètre de Toual II, situé dans les wilayas de Ouargla et Illizi, sera développé en partenariat avec les sociétés autrichienne Zangas Hoch-und Tiefbau GmbH et suisse Filada. Ce projet est encadré par un contrat de participation. Guern El Guessa II, localisé dans les régions de Béchar, Béni Abbès, El Bayadh et Timimoun, revient à SONATRACH et à la société chinoise SINOPEC, également dans le cadre d’un contrat de participation.
La première phase du programme prévoit un investissement initial de six cents millions de dollars
En ce qui concerne Reggane II, situé dans la wilaya d’Adrar, SONATRACH s’associe à l’italienne ENI et à la société thaïlandaise PTTEP. Le développement de ce périmètre s’effectuera selon un contrat de partage de production. Le périmètre d’Ahara, situé dans la wilaya d’Illizi, sera quant à lui exploité conjointement par TotalEnergies et Qatar Energy, toujours sous le régime du partage de production. Enfin, le périmètre de Zerafa II, couvrant les zones d’Adrar, El Menia, In Salah et Timimoun, est confié à un partenariat entre SONATRACH et l’entreprise chinoise ZPEC, avec un contrat de même nature.
L’engagement financier des partenaires est considérable. La première phase du programme prévoit un investissement initial de six cents millions de dollars. Cette somme sera allouée au retraitement des données sismiques 2D et 3D sur une superficie avoisinant trente-cinq mille kilomètres carrés ainsi qu’au forage de trente-deux puits d’exploration et de délinéation. Cette phase vise à améliorer la compréhension du sous-sol algérien et à confirmer le potentiel énergétique des zones ciblées. Les réserves prouvées et probables sur l’ensemble de ces périmètres sont estimées à environ quatre cents milliards de mètres cubes de gaz. En cas de certification de ce potentiel, des montants nettement plus élevés seront mobilisés pour les phases de développement et d’exploitation, avec pour objectif d’augmenter la production nationale et de consolider la sécurité énergétique du pays.
L’intégration progressive du contenu local
Lors de la cérémonie, le président d’ALNAFT, Samir Bekhti, a souligné que cette opération reflète la vision stratégique de l’Algérie en matière d’investissement énergétique. Il a mis l’accent sur l’importance de l’intégration progressive du contenu local, saluant l’engagement des partenaires internationaux qui ont, selon lui, démontré une volonté claire de s’inscrire dans une logique de partenariat durable. Il a également affirmé qu’ALNAFT restera un interlocuteur fiable, accessible et pleinement engagé aux côtés de ses partenaires.
Les autorités présentes ont unanimement salué le processus mis en place, le qualifiant de transparent et constructif. Elles estiment qu’il représente une avancée significative dans la valorisation des ressources du pays, tout en contribuant à l’approfondissement des connaissances géologiques et à la garantie de la sécurité énergétique de l’Algérie à moyen et long terme.
L.R.



