Une exposition de dinanderies s’est tenue hier au musée national public Cirta de Constantine entrant dans le cadre de la célébration du mois du patrimoine, manifestation qui revient annuellement du 18 avril au 18 mai.
Pour cette édition 2021, le slogan choisi était « la valorisation économique du patrimoine culturel » mais le public n’était pas au rendez-vous que ce soit pour cette clôture et même durant toute la période de la manifestation, a déclaré M. Chaibi Abdelhak, chef du service de l’animation, des ateliers pédagogiques et de communication de l’établissement culturel.
Cette situation, selon le même interlocuteur, peut s’expliquer par la situation pandémique dans laquelle se trouve le pays, liée à la Covid-19 faisant que les personnes évitent les attroupements et donc des visites quasi inexistantes. Dans ce contexte, il a souligné que l’affluence a atteint à peine les 3000 personnes/an depuis mars 2020 alors que les chiffres étaient plus importants les années d’avant, à raison de 15 000 visiteurs annuellement. Il espère tout de même un retour à la normale et une valorisation plus importante dans le secteur culturel.
En effet, il n’y avait pas foule lors de ce dernier jour des festivités et quelques personnes seulement ont fait le déplacement pour voir exposer des pièces en cuivre datant principalement de l’époque ottomane et présentées par M. Chaibi. Il a d’abord commencé par donner des explications sur ce matériau pour passer ensuite au choix des objets mis en évidence. Le commissaire principal du musée Cirta a tenu à préciser que pour cette manifestation, 70 pièces seulement sur les 800 disponibles ont été sélectionnées pour cette exposition puisque la salle n’était pas suffisamment grande pour contenir un nombre plus important.
Des objets ancestraux
Aussi, les produits exposés ont été répartis sous divers volets selon l’usage avec , entre autres, les ustensiles de cuisine qu’on retrouve encore dans quelques foyers constantinois tels les “ Tadjines ”, “ Mehres ” ainsi que le “ Mrie ”, le couscoussier et d’autres encore fabriqués en cuivre rouge mais aussi blanc et jaune. Pour la toilette, une selction d’objets utilisées notemment par les femme en allant au “ Hammam ” mais aussi des “ Oudayat ” , “ Mhabes ” et “ Kirouanat ” ont été à l’honneur sans oublier les incontournables chandeliers et plateaux anciens et l’emblématique “ Quatar ” de Constantine.
Le musée public national Cirta, construit sur un modèle architectural gréco-romain, d’une superficie de 2.100 m2, renferme l’une des plus riches collections du pays. Malgré cela la pandémie de coronavirus a eu raison de l’affluence qui se fessait de plus en plus importante au fil des ans. Selon le chef du service de l’animation, des ateliers pédagogiques et de communication du musée, Abdelhak Chaibi, il va falloir faire un effort pour relancer l’activité des musées en Algérie, âpres les 5 mois de fermeture pour cause de la Covid-19, la reprise est très difficile. La méfiance du public pour les lieux clos reste parfaitement compréhensible. A savoir que depuis mars 2020, le musée n’a reçu 3000 visiteurs, ajoute-t-il.
A souligner que le coup d’envoi des festivités, dans le cadre de la célébration de ce mois du patrimoine, a été donné le 19 avril dernier par Mme Malika Bendouda, ministre de la Culture et des arts qui a déclaré que le patrimoine algérien a besoin d’être protégé mais aussi exploité étant donné qu’il est une réelle richesse.
Dans cette optique, il faut rappeler que la dinanderie est une richesse qui tend à disparaître et qui a besoin d’être préservée d’autant plus que les artisans se font de plus en plus rares pour perpétuer cet ancestral métier. La dinanderie constantinoise remonte au Moyen-Age et concentre une large inspiration turque. Localisée autour de la Casbah, dans des quartiers qui lui sont réservés, ses produits témoignent d’une grande richesse ornementale. De la Kérouana au Mahbès, en passant par la Tassa et le Taftal, ces vases et récipients sont d’une esthétiques sans égal
Soumeya B.M et Chrif R.