Le film « Héliopolis » de Djaâfar Gacem a été présenté jeudi dernier lors d’une conférence de presse donnée à l’hôtel Novotel de Constantine. Pour cette promotion, le réalisateur lui-même accompagné de quelques comédiens de ce long métrage ont fait le déplacement pour mettre en avant ce travail, qui a, d’ailleurs, été proposé pour la représentation de l’Algérie à l’Oscar du meilleur long métrage international (film non-anglophone) et organisé par The Academy of Motion Picture Arts and Sciences (AMPAS).
A noter que cette oeuvre a été produite par le Centre Algérien de Développement du Cinéma (CADC) avec le soutien du ministère de la Culture et des Arts. En outre, pour ce travail cinématographique, le réalisateur Djaâfar Gacem s’est inspiré de faits historiques de l’Algérie en mettant en exergue les événements du 08 mai 1945. En effet, il a choisi un drame historique très marquant en plantant le décor dans une Algérie des années 1940 qui était encore sous le joug colonial.
Ce film de 116 mn revient essentiellement sur les facteurs qui ont mené aux manifestations du 8 mai 1945 au lendemain de la fin de la deuxième guerre mondiale. Un rappel manifeste des exactions mais également des massacres que la France coloniale a perpétrés contre le peuple algérien.
“Une révolution racontée avec des yeux nouveaux”
A travers cette réalisation, Djaafar Gacem a voulu souligner les divergences de point de vue qui existaient dans la société d’antan et qui étaient présentes au sein d’une même famille. De plus, le cinéaste a déclaré durant cette conférence de presse que son oeuvre, bien qu’elle soit inspirée de faits réels, demeure une fiction et n’est pas un film documentaire lui donnant ainsi plus de liberté dans l’histoire. Il a à cet effet souligné que sur quelques passages poignants, c’est la réalité qui a dépassé la fiction.
“Héliopolis” est un nom qui a été choisi pour son image au massacre et en témoignage au crime, a précisé le cinéaste. En effet, il s’agit d’un four à chaux qui est situé dans la commune d’Héliopolis près de Guelma et qui a été transformé en four crématoire dans lequel les dépouilles des innocents, massacrés par la police coloniale, ont été brûlées.
Par ailleurs, le réalisateur Djaâfar Gacem n’est pas à sa première oeuvre puisqu’il a à son actif plusieurs travaux qui ont contribué à sa célébrité notamment des séries télévisées et des sitcoms à l’instar de “Nass Mlah City 1, 2 et 3” en 2002 jusqu’à 2006, « Djemai Family 1, 2 et 3 » entre 2008 et 2011 mais également « Soltane Achour El Acher 1, 2 et 3″ que le public a pu apprécier de 2015 à 2018. On retrouve aussi “liqae maâ El Qadar » sorti en 2007, « Qahwet Mimoun » en 2012, « Dar El Bahdja » en 2013 et « Bouzid Days » en 2016.
En outre, à l’affiche de ce long métrage, une pléiade d’acteurs algériens tels Aziz Boukrouni, Souhila Maalem ainsi que Mehdi Ramdani, Mourad Oudjit et Fodhil Assoul, étaient présents lors de la conférence de presse. D’autres comédiens français qui ont participé à ce film, n’ont pas pu faire le déplacement pour cette promotion.
Une émotion vive
Le film “Heliopolis” a été projeté en avant-première dans la salle d’exposition Ahmed Bey “Zénith” de Constantine à 18h00. Le public, venu nombreux, a apprécié l’histoire d’une famille algérienne près de Guelma qui a su capter leur attention. En effet, deux visions différentes ont été traitées par le réalisateur, la première assimilationniste et la seconde indépendantiste confrontant le père et son fils.
A la fin de ce long métrage, l’émotion était au rendez- vous aussi bien du côté de spectateurs mais également de l’équipe artistique avec Djafar Gacem ne trouvant pas ses mots pour conclure. Il a tout de même salué le public et a rendu un hommage particulier à un autre de ses confrères, M. Mohamed Hazourli qui lui a été d’un grand soutien à ses débuts et pour qui il a une estime particulière, a-t-il avoué.
C’est sur cette note que s’est achevé le passage d' »Héliopolis » à Constantine qui continue sa tournée de promotion dans d’autres wilayas avec des escales prévues à Oran, Alger et Tizi ouzou.
Soumeya B.M et Chrif R.