Après avoir rendu visite à la Lune et s’être aventurée plus loin dans l’espace que tout vaisseau habitable avant elle, la capsule Orion de la Nasa s’est amerri, dimanche 11 décembre 2022 dans l’océan Pacifique. Il s’agit de la dernière étape de la mission Artemis 1, aux enjeux énormes pour l’agence spatiale américaine.
La capsule entrera dans l’atmosphère terrestre à une vitesse de 40 000 km/h et devra supporter une chaleur infernale de 2 800°C, soit la moitié de la température de la surface du Soleil. L’amerrissage est prévu au large de l’île mexicaine de Guadalupe à 18h39 (heure de Paris).
Le succès de cette mission, qui aura duré un peu plus de 25 jours au total, est crucial pour la Nasa, qui a investi des dizaines de milliards de dollars dans le programme américain de retour sur la Lune, Artemis, dont le but est de préparer un futur voyage vers Mars.
Un test pour le bouclier thermique
Le premier vol test de ce tout nouveau véhicule, sans astronaute à bord pour cette fois, est jusqu’ici une vraie réussite. Mais c’est seulement durant les dernières minutes de la mission que doit être accompli son objectif principal : tester le bouclier thermique de la capsule, le plus grand jamais construit (5 m de diamètre). « Il s’agit d’une pièce essentielle pour la sécurité, conçue pour protéger le vaisseau et ses passagers, a expliqué Mike Sarafin, responsable de la mission. Il faut que le bouclier thermique marche. »
Au total, le vaisseau aura parcouru plus de 2,2 millions de kilomètres dans l’espace, depuis son décollage le 16 novembre lors du baptême de l’air de la nouvelle méga-fusée de la Nasa, SLS. Orion a survolé la Lune à seulement quelque 130 km de sa surface, et s’est aventuré jusqu’à plus de 430 000 km de notre planète.
Le programme Artemis est un programme spatial habité de la NASA, l’agence spatiale américaine, dont l’objectif est d’amener un équipage sur le sol lunaire d’ici 2025. À l’instigation du président américainDonald Trump, la date du retour de l’homme sur la Lune, que la NASA avait fixée à 2028 sans programmation clairement définie, a été avancée de quatre ans en avril 2019 avec des objectifs qui ont été précisés, donnant naissance au programme Artemis. Celui-ci doit déboucher sur une exploration durable du satellite, c’est-à-dire l’organisation de missions régulières dont l’aboutissement serait l’installation d’un poste permanent sur la Lune. Le programme doit également permettre de tester et de mettre au point les équipements et procédures qui seront mis en œuvre au cours des futures missions avec équipage à la surface de la planète Mars. La réalisation des missions du programme Artemis nécessite le développement de plusieurs engins spatiaux : le lanceur lourd Space Launch System (SLS), le vaisseau spatialOrion, dont la réalisation a débuté dans les années 2010 mais est marquée par des dérapages budgétaires et calendaires réguliers. L’architecture des missions repose sur la future station spatialeLunar Orbital Platform-Gateway (LOP-G) qui, placée en orbite autour de la Lune, servira de relais entre la Terre et la surface de la Lune.