Dans le cadre de la promotion des activités artisanales et du lancement officiel de la saison estivale 2025, le Wali de Constantine, M. Abdelkhalek Sayouda, a inauguré ce dimanche le Salon National de l’Artisanat, organisé dans un lieu emblématique : les galeries souterraines du centre-ville, fraîchement réhabilitées après plusieurs années de fermeture.
Ce rendez-vous annuel, devenu incontournable pour les artisans de toutes les régions d’Algérie, offre une vitrine unique à la richesse du patrimoine artisanal national. Cette édition se distingue non seulement par la qualité des exposants, mais aussi par le choix symbolique du lieu d’accueil : les anciennes galeries commerçantes souterraines du centre-ville de Constantine, aujourd’hui transformées en espace culturel et touristique. Cette réouverture, voulue par le wali lui-même, vise à redonner vie à cet espace urbain oublié, en le réinscrivant dans le tissu économique et culturel de la ville.
Une vitrine du savoir-faire algérien
Pendant dix jours, du 21 au 30 juin 2025, les visiteurs pourront découvrir un large éventail de produits artisanaux : tenues traditionnelles, céramiques artistiques, objets en cuivre, produits en cuir, tressage de vannerie, herboristerie et bien d’autres merveilles, issues des quatre coins du pays. Le salon accueille également des stands institutionnels présentant les programmes et services publics de soutien à l’artisanat.
Cette manifestation vise également à stimuler l’attractivité touristique de Constantine, surnommée la « ville des ponts suspendus », en misant sur la valorisation de son héritage matériel et immatériel. L’organisation de démonstrations en direct et d’ateliers interactifs est prévue pour sensibiliser le public à la richesse des métiers d’art et promouvoir le label « Artisanat Authentique Algérien ».
Un patrimoine vivant et un moteur de développement
L’artisanat occupe une place centrale dans l’identité culturelle de l’Algérie. Fort d’une diversité qui reflète les spécificités régionales — du tapis de Ghardaïa aux bijoux kabyles, en passant par la poterie chaouie et les dinanderies de Constantine — ce secteur représente aussi un levier économique prometteur.
Selon les chiffres du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, des milliers d’artisans sont enregistrés à travers le pays, contribuant à la création d’emplois, notamment pour les femmes et les jeunes. L’État multiplie les initiatives de soutien, telles que les microcrédits, la labellisation des produits et l’organisation de salons nationaux et internationaux.
Cependant, le secteur reste confronté à des défis majeurs : manque de modernisation, difficulté d’accès aux marchés, et transmission parfois fragile du savoir-faire traditionnel. Des efforts sont en cours pour mieux structurer la filière, développer l’apprentissage et renforcer la visibilité des produits artisanaux algériens à l’international.
En misant sur l’artisanat comme vecteur de développement local et d’attractivité touristique, la ville de Constantine réaffirme son attachement à ses racines tout en s’inscrivant dans une dynamique d’innovation culturelle.
L.R.
