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mardi 28 octobre 2025

UNESCO : L’Algérie prépare ses pépites patrimoniales

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L’Algérie renforce sa présence sur la scène patrimoniale internationale. Dans une annonce publiée mardi 24 juin sur son site officiel, le Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO a dévoilé l’actualisation de la liste indicative de l’Algérie, qui compte désormais onze sites culturels, naturels et mixtes. Une étape stratégique, selon le ministère de la Culture et des Arts, qui prépare ainsi le terrain à de futures candidatures en vue d’une reconnaissance officielle.

Une démarche stratégique et structurée

L’inscription sur la liste indicative constitue une prérequis indispensable avant toute demande d’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette actualisation reflète, selon le ministère, « la richesse du patrimoine algérien, sa diversité géographique, environnementale et civilisationnelle », tout en s’inscrivant dans une stratégie nationale de valorisation et de rayonnement culturel.

Cette initiative découle d’un travail engagé depuis décembre 2024 par un Comité scientifique national, mis en place par le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou. Objectif : relancer un dossier longtemps en sommeil et désormais considéré comme prioritaire par les autorités.

« Ce processus marque une volonté politique claire, celle de faire du patrimoine un levier identitaire, un vecteur de diplomatie culturelle et un outil de développement durable », affirme une source au sein du ministère.

Un patrimoine pluriel : des oasis aux forteresses

La nouvelle liste couvre une grande diversité de sites, mêlant patrimoine matériel, naturel, archéologique et paysager. On y retrouve notamment :

  • Le Parc national du Djurdjura
  • Le Parc national d’El-Kala
  • Les forteresses-greniers collectifs du parc culturel Touat-Gourara-Tidikelt
  • Le massif de la Tafedest (Ahaggar)
  • Les systèmes oasiens des gorges du Ghoufi et d’Oued Labiod
  • Les paysages oasiens d’Oued Souf
  • Les ksour de l’Atlas saharien
  • Les mausolées royaux de l’Algérie antique
  • Le patrimoine archéologique de Tébessa
  • Les itinéraires augustiniens
  • La ville de Nedroma et les Trara

Cette sélection marque aussi une première : l’introduction de deux sites purement naturels, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, témoigne d’un élargissement des critères pris en compte.

Une vision patrimoniale à long terme

L’enjeu ne se limite pas à l’honneur symbolique d’une reconnaissance par l’UNESCO. À travers cette démarche, l’Algérie cherche à redéfinir sa stratégie patrimoniale à l’échelle nationale et internationale. Le processus d’inscription se veut rigoureux, méthodologique, et conforme aux critères de la Convention de 1972 sur la protection du patrimoine mondial.

Le ministère évoque un travail à long terme, fondé sur l’élaboration de dossiers solides et argumentés, s’appuyant sur l’expertise nationale, la concertation intersectorielle et la mobilisation des acteurs locaux.

« Ce n’est pas une simple vitrine culturelle. C’est une dynamique de fond qui engage les territoires, les universités, les chercheurs et les citoyens », note un membre du comité scientifique.

Prochaine étape : les candidatures officielles

L’Algérie compte aujourd’hui sept sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, dont la Casbah d’Alger, les sites romains de Timgad et Djemila, ou encore la vallée du M’Zab. L’ajout de ces onze sites sur la liste indicative ouvre désormais la voie à de nouvelles propositions de classement, dans les années à venir.

Pour le ministère, cette actualisation marque une étape charnière : elle replace le patrimoine au cœur des priorités nationales, en tant qu’atout identitaire, diplomatique et économique. Elle trace également une perspective claire : celle d’une Algérie qui regarde vers l’avenir tout en valorisant les traces de son passé.

L.R.

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