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mardi 28 octobre 2025

IDE en hausse : Une performance saluée par la CNUCED

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Dans son rapport mondial sur l’investissement 2024, publié en juin dernier, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) met en lumière une hausse significative des investissements directs étrangers (IDE) en Algérie, contrastant fortement avec une tendance mondiale à la baisse.

Alors que les flux d’IDE ont chuté de 11 % à l’échelle internationale, en raison d’un climat géopolitique et économique instable, l’Algérie a enregistré une augmentation de 18 %, atteignant 1,43 milliard de dollars en 2024, selon les données officielles de la CNUCED.

Le rôle de la CNUCED dans l’économie mondiale

Créée en 1964, la CNUCED est un organe permanent de l’Assemblée générale des Nations Unies, chargé de promouvoir le développement par le commerce, l’investissement et la technologie, en particulier dans les pays en développement.

Ses principales missions sont :

  • Analyser les politiques économiques et commerciales afin de favoriser un développement inclusif et durable ;
  • Produire des statistiques et des rapports de référence sur le commerce, les investissements et la dette extérieure ;
  • Conseiller les gouvernements sur les stratégies économiques et les réformes nécessaires ;
  • Faciliter le dialogue international entre les pays développés et en développement ;
  • Appuyer la diversification économique et la transformation structurelle, notamment en Afrique.

Ainsi, le rapport de la CNUCED ne se limite pas à une observation chiffrée, mais constitue un outil stratégique d’aide à la décision, soulignant les avancées et les défis des politiques économiques nationales.

Les leviers de la progression algérienne

Selon l’Agence algérienne de promotion des investissements (AAPI), plusieurs facteurs convergents expliquent cette dynamique positive :

1. Réformes juridiques et institutionnelles

  • La nouvelle loi sur l’investissement, entrée en vigueur récemment, a instauré une meilleure lisibilité du cadre réglementaire.
  • Elle garantit stabilité et transparence pour les investisseurs, deux éléments souvent décisifs dans la décision d’investissement.

2. Diversification économique

  • L’Algérie s’efforce de réduire sa dépendance aux hydrocarbures, secteur historiquement dominant.
  • De nouveaux investissements sont orientés vers les industries manufacturières, l’agriculture, le tourisme et surtout les énergies renouvelables.

3. Position stratégique

  • Sa proximité avec l’Europe et son ancrage africain positionnent l’Algérie comme une plateforme logistique et commerciale régionale.

4. Infrastructures en développement

  • Le pays a considérablement investi dans ses ports, routes, réseaux ferroviaires et infrastructures énergétiques.
  • Ces projets facilitent les échanges commerciaux et renforcent l’attractivité des zones industrielles.

5. Engagement politique affirmé

  • Une volonté étatique forte se manifeste dans l’amélioration du climat des affaires, avec des efforts visibles en matière de simplification administrative, de fiscalité et de gouvernance économique.

 6. Intégration continentale et internationale

  • L’adhésion à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) ouvre de nouvelles opportunités d’exportation vers les marchés africains.
  • Elle renforce également la compétitivité des entreprises locales sur le plan régional.

Parallèlement à cette ouverture aux IDE, l’Algérie poursuit sa politique de maîtrise des importations, y compris dans le secteur des services.

Les opérateurs économiques qui importent des services (conseil, technologie, maintenance, etc.) sont désormais tenus de déposer un dossier administratif auprès du ministère, via l’adresse : importservices@mcepe.gov.dz.

Ce dossier doit contenir Une copie du registre de commerce ; une facture proforma ; les contrats ou conventions liés à la prestation ; les documents techniques et justificatifs administratifs ; et un formulaire Excel téléchargeable sur : www.mcepe.gov.dz

Aucun délai n’a été fixé pour le moment.

Cette mesure complète une série de nouvelles régulations instaurées depuis juin 2025, visant les importateurs de biens et les entreprises industrielles. Elles exigent notamment le programme prévisionnel d’importation pour le second semestre 2025, le bilan fiscal 2024, les déclarations douanières, le chiffre d’affaires mensuel, les sous-livrets de production et de stock, ainsi que les preuves de cotisation à la CNAS et à la CASNOS.

L’année 2024 marque un retour encourageant de l’Algérie sur la carte mondiale des investissements, dans un contexte mondial pourtant défavorable. Grâce à une combinaison de réformes internes ambitieuses, de diversification sectorielle, d’investissements dans les infrastructures et d’une politique étrangère plus intégrée, le pays semble amorcer une nouvelle dynamique économique.

La CNUCED, en soulignant ces avancées, reconnaît la portée des efforts engagés tout en rappelant les défis qui persistent sur la scène internationale. L’enjeu désormais pour l’Algérie sera de maintenir ce cap, d’assurer une application rigoureuse des réformes et de concilier ouverture économique et souveraineté commerciale.

L.R.

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