C’est une petite révolution pour un grand classique de la glace algérienne : le célèbre “Créponné” s’est hissé à la 25e place du classement mondial des meilleurs desserts glacés établi par le guide culinaire international TasteAtlas (édition juillet 2025). Mieux encore, il décroche la première place en Afrique et dans le monde arabe, confirmant son statut de trésor national à saveur universelle.
Avec une note de 4,2 sur 5, le Créponné entre dans la cour des grands, aux côtés des glaces italiennes, des mochis japonais ou encore du kulfi indien. Un bel exploit pour une spécialité locale souvent transmise de génération en génération, notamment à Oran et Alger où elle a vu le jour et s’est popularisée.
Le Créponné séduit par sa texture aérienne et son goût citronné, à la fois doux et acidulé. Cette glace blanche, à base de zeste et de jus de citron, de sucre et de blancs d’œufs montés en neige, est un remède idéal contre les fortes chaleurs estivales.
Moins riche que les crèmes glacées classiques, elle est souvent décrite comme une caresse glacée, à mi-chemin entre le sorbet et la mousse. Une formule simple, mais diablement efficace, qui fait mouche auprès des Algériens comme des visiteurs étrangers en quête d’authenticité.
Un dessert identitaire qui résiste au temps
Malgré l’invasion des saveurs industrielles et des franchises internationales, le Créponné résiste, fidèle à ses origines artisanales. On le trouve encore dans de nombreuses crèmeries et pâtisseries locales, notamment dans les anciennes échoppes familiales d’Oran, où l’on raconte que la recette serait née.
Cette reconnaissance mondiale est aussi une victoire pour les artisans glaciers algériens, qui ont su préserver ce patrimoine culinaire tout en le transmettant à la nouvelle génération.
Une opportunité pour valoriser le savoir-faire local
L’entrée du Créponné dans le classement TasteAtlas pourrait bien ouvrir la voie à une promotion internationale plus large de la gastronomie algérienne, encore largement sous-représentée à l’échelle mondiale. Il s’agit d’un signal fort : les desserts traditionnels, lorsqu’ils sont authentiques et bien exécutés, peuvent rivaliser avec les plus grands classiques mondiaux.
Le succès du Créponné pourrait inspirer une meilleure structuration de la filière des desserts traditionnels en Algérie : labellisation, formation des artisans, développement à l’export, storytelling culinaire… Car derrière une boule de glace bien faite, il y a tout un écosystème à soutenir.
S.B.
