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lundi 1 septembre 2025

Banque d’Algérie : Deux leviers pour soutenir la croissance

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La Banque d’Algérie vient d’actionner deux leviers majeurs pour stimuler le financement de l’économie nationale, dans un contexte marqué par une inflation en forte baisse et une croissance record du secteur hors hydrocarbures.

Réuni ce jeudi 28 août sous la présidence du gouverneur Salah Eddine Taleb, le Conseil de la monnaie et du crédit a décidé d’abaisser le taux directeur de 25 points de base, le ramenant à 2,75 % (contre 3 % auparavant) ; et de réduire le taux de la réserve obligatoire de 100 points de base, désormais fixé à 2 % (contre 3 % précédemment).

Ces mesures visent, selon la Banque d’Algérie, à « accroître la capacité du système bancaire à financer l’économie » en assouplissant les conditions monétaires.

Trois indicateurs décisifs

La décision du régulateur repose sur l’évolution de trois facteurs clés :

  1. Une croissance soutenue : le PIB a progressé de 4,5 % au premier trimestre 2025 (contre 4,2 % un an plus tôt), tiré par un bond exceptionnel des secteurs hors hydrocarbures à +5,7 %.
  2. Une masse monétaire sous contrôle : sa croissance est restée modérée à 3,81 % fin juin 2025 par rapport à décembre 2024, portée essentiellement par une hausse des crédits à l’économie de 5,36 % en six mois, soit plus que sur toute l’année 2024.
  3. Une inflation en nette décélération : en glissement annuel, elle est passée en territoire négatif (–0,35 % en juillet 2025), soit une chute de six points par rapport à juillet 2024. L’inflation moyenne annuelle a également reculé à 3,14 %, contre 6,12 % un an plus tôt. L’inflation sous-jacente suit la même tendance baissière (2,58 % contre 3,92 %).

Un cap monétaire confirmé

Pour le Conseil monétaire et bancaire, ces évolutions traduisent « un trend baissier de l’inflation » qui demeure, depuis plusieurs mois, inférieur à l’objectif fixé par la politique monétaire.

Avec cet assouplissement, la Banque d’Algérie entend donner un nouveau souffle au financement bancaire et soutenir la dynamique de diversification de l’économie, désormais tirée davantage par les secteurs hors hydrocarbures.

L.R.

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Saïdal

Cap sur l’Afrique, cap sur l’avenir

Fort d’une stratégie offensive à l’export, le groupe public Saïdal accélère son expansion en Afrique et explore de nouveaux débouchés au Moyen-Orient. L’objectif : bâtir des partenariats durables, renforcer la sécurité sanitaire du continent et positionner l’Algérie comme un acteur pharmaceutique incontournable.

Une vitrine stratégique : l’IATF 2025

La participation de Saïdal à la 4? édition du Salon du commerce intra-africain (IATF 2025), prévu du 4 au 10 septembre à Alger, sera un moment décisif. « Notre ambition ne se limite pas à la promotion de produits. Il s’agit de multiplier les accords, de développer conjointement la production et la distribution de médicaments », explique le Dr Othmane Meddad, directeur de l’exportation du groupe.

Cette dynamique s’inscrit dans la stratégie nationale de diversification des exportations et de valorisation du savoir-faire pharmaceutique algérien.

Des résultats déjà tangibles

La percée de Saïdal en Afrique est concrète :

  • Mauritanie : une cargaison de 2 millions d’euros expédiée, incluant des spécialités pédiatriques ;
  • Sénégal : contrat de 3 millions d’euros couvrant dix médicaments, dont paracétamol, antibiotiques et dentifrices médicaux ;
  • Tchad : près d’1 million d’euros d’exportations annuelles pour 11 produits de large consommation ;
  • Éthiopie : 45 dossiers en cours pour un potentiel estimé à 1,5 million de dollars d’ici trois ans ;
  • Libye : mission d’évaluation attendue en septembre.

Au-delà de l’Afrique, Saïdal avance aussi au Moyen-Orient : contrat de 1 million d’euros signé avec le Yémen, discussions pour relancer les exportations vers l’Irak et négociations avec le Qatar, malgré des normes proches de la FDA.

Une offre qui suit la demande

« L’offre de Saïdal évolue en fonction des besoins du marché », souligne le Dr Meddad. Si les antibiotiques dominaient autrefois, la demande se déplace aujourd’hui vers les traitements des maladies chroniques (cardiologie, diabète). Le paracétamol reste le produit phare, suivi des anti-inflammatoires, anti-allergiques et spécialités pédiatriques. À moyen terme, Saïdal compte intégrer des anticancéreux, déjà introduits à la Pharmacie Centrale des Hôpitaux.

Défis et ambitions

L’expansion rencontre toutefois un obstacle : l’absence de banques algériennes implantées en Afrique, freinant les transactions financières. Malgré cela, l’intérêt pour les produits de Saïdal demeure fort.

En parallèle, le groupe prépare une étape clé : la production locale de matières premières pharmaceutiques (antibiotiques, paracétamol, aspirine) en partenariat avec l’Inde. Deux mois de production pourraient suffire à couvrir la demande nationale, le surplus étant destiné à l’export.

Un acteur stratégique pour l’Afrique

Avec cette stratégie multidimensionnelle, Saïdal se positionne non seulement comme exportateur, mais comme partenaire stratégique pour les politiques de santé publique africaines. Plus qu’un industriel, il entend devenir un levier de souveraineté pharmaceutique et un catalyseur de l’intégration économique du continent.

K.N.

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