Dès la rentrée 2025-2026, l’Algérie franchit une nouvelle étape dans sa politique linguistique. En partenariat avec le Royaume-Uni, le ministère de l’Éducation nationale lancera un vaste programme de formation destiné à 1 000 enseignants et 145 inspecteurs du cycle primaire. Objectif : renforcer l’enseignement de l’anglais et adapter l’école aux exigences du monde actuel.
Un plan ciblé mais ambitieux
Le programme, qui s’étale jusqu’en 2027, combine formation à distance pour les enseignants et formation en présentiel pour les inspecteurs. Au-delà de cette première phase, le dispositif sera progressivement étendu. Le ministère veut ainsi revoir le volume horaire de l’anglais, moderniser les méthodes pédagogiques et intégrer davantage d’outils numériques.
L’anglais, langue du présent et de l’avenir
L’initiative répond à une double nécessité : donner aux élèves un accès direct aux savoirs scientifiques, majoritairement produits en anglais, et les préparer à un marché du travail mondialisé. L’anglais est désormais perçu non plus comme une langue complémentaire, mais comme une compétence essentielle.
Un accueil favorable, mais nuancé
Les universitaires saluent globalement la mesure. Pour un professeur à l’Université de Tamanrasset, « renforcer la formation des enseignants est une étape indispensable ». Il souligne toutefois que le succès dépendra aussi des bases linguistiques des élèves et recommande d’accompagner la réforme par des applications éducatives adaptées aux programmes.
Le soutien vigilant des syndicats
Le Syndicat national autonome des fonctionnaires de l’éducation (SNAFE) juge le programme « positif et nécessaire », mais insiste sur la qualité de la formation. « Un enseignant mal préparé peut décourager les élèves », prévient son porte-parole Mohamed Yanina, qui plaide pour une évaluation basée sur les résultats réels des élèves.