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lundi 1 septembre 2025

Lutte anti-blanchiment : 173 000 entreprises et associations passées au crible

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Dans le cadre de sa lutte contre le blanchiment d’argent, l’Algérie a lancé une vaste opération de contrôle ciblant les entreprises, associations et fondations. Cette initiative s’ajoute à une série de mesures juridiques et sécuritaires destinées à assainir l’activité économique et à répondre aux exigences internationales du Groupe d’action financière (GAFI).

Des contrôles d’ampleur nationale

Selon un rapport du Centre national du registre de commerce (CNRC), 173 976 sociétés commerciales ont été examinées, dont :

  • 91 776 SARL (sociétés à responsabilité limitée),
  • 69 516 EURL,
  • 2 901 SPA (sociétés par actions),
  • 750 EPIC (entreprises publiques industrielles et commerciales),
  • 544 groupements,
  • 1 648 sociétés civiles, dont 43 SCI.

En parallèle, 137 752 organisations à but non lucratif ont été contrôlées, parmi lesquelles 137 736 associations, 16 fondations et 15 125 wakfs.

Des entités classées « à risque »

L’évaluation des risques a permis d’identifier les structures les plus exposées au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme. Les SARL, SPA, sociétés civiles, fondations et groupements sont considérées comme des entités à risque moyen, mais à fort impact potentiel.

Le rapport préconise donc « une due diligence renforcée » ainsi qu’un suivi transactionnel rigoureux pour ces catégories, tandis que les structures jugées à risque faible pourront faire l’objet d’une surveillance allégée, sauf en cas de signaux suspects.

Une pression accrue des autorités

Cette campagne de contrôle intervient alors que les services de sécurité multiplient les opérations coup de filet. La plus récente a eu lieu à Mostaganem, où les policiers ont intercepté un fourgon transportant une somme colossale en dinars et devises, selon le parquet d’Alger.

Parallèlement, une nouvelle loi plus répressive est entrée en vigueur pour encadrer davantage la lutte anti-blanchiment et renforcer la transparence financière.

L’engagement d’Alger face au GAFI

Au-delà des opérations ponctuelles, l’Algérie affirme sa volonté politique d’aligner son dispositif juridique et institutionnel sur les recommandations du GAFI. Depuis son inscription sur la « liste grise » en octobre dernier, le pays multiplie les initiatives pour renforcer ses mécanismes de prévention et de détection des flux financiers suspects.

Le gouvernement s’est engagé à améliorer la traçabilité des transactions financières, renforcer le rôle des cellules de renseignement financier, mettre en place une coopération accrue avec les banques, notaires et professions réglementées, et intensifier la coopération internationale en matière d’échange d’informations.

L’objectif affiché est clair : assainir l’économie nationale et sortir rapidement de la liste grise qui freine les investissements étrangers et alourdit les procédures bancaires.

Un signal fort aux partenaires internationaux

Avec cette offensive juridique et opérationnelle, Alger veut démontrer sa détermination à assainir son système financier. Lutter contre l’argent sale, c’est aussi améliorer la crédibilité du pays auprès des bailleurs de fonds et des investisseurs, et garantir que l’économie algérienne reste protégée contre les réseaux criminels et les dérives terroristes.

« Le temps de l’argent sale et du laxisme est révolu », confie une source proche du dossier, résumant la ligne de conduite adoptée par les autorités.

L.R.

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