La Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), qui se tient actuellement à Alger, ne cesse de drainer des foules. Les pavillons d’enregistrement, submergés par un flux continu de visiteurs, témoignent de l’ampleur d’un événement qui s’impose déjà comme un rendez-vous majeur pour les entreprises et investisseurs africains.
Une affluence inédite
Délégations officielles, diplomates, investisseurs, jeunes porteurs de projets et simples curieux : les profils des visiteurs sont multiples, reflet de l’attractivité de cette foire qui fait la une des médias. « C’est la première fois que j’assiste à une foire visitée par autant d’officiels nationaux et étrangers. Cela illustre l’importance accordée à cet événement », commente un visiteur.
Certains sont venus de loin, à l’image de ce retraité de Mostaganem, désireux de lancer son projet industriel grâce aux facilités offertes par l’État. D’autres, universitaires ou jeunes entrepreneurs, cherchent à nouer des contacts et à concrétiser leurs ambitions.
Des start-up algériennes qui séduisent l’Afrique
Parmi les acteurs qui se distinguent, la start-up Gardens of Babylon, spécialisée dans l’agriculture verticale, attire une attention particulière. Son directeur technique, Benamer Bakhti, explique : « Nous avons lancé un projet pilote à Mascara, une ferme automatisée gérée par intelligence artificielle. Elle produit déjà plus de 120 variétés de légumes bios. »
Une extension est en cours à Oued Souf, sur 300 hectares, avec une production destinée au marché national et à l’export. Le modèle séduit : des pays comme le Rwanda, le Sénégal ou le Zimbabwe envisagent de collaborer avec Gardens of Babylon pour implanter des fermes d’agriculture verticale. L’innovation va jusqu’à la production de denrées exotiques, rendues possibles grâce au contrôle climatique assuré par l’IA.
L’industrie lourde capte l’attention
L’entreprise Liftal, spécialisée dans la fabrication d’équipements de levage et de manutention, figure elle aussi parmi les exposants très sollicités. Sangles plates, câbles, chaînes, élingues et produits destinés à l’industrie pétrolière composent son offre. Mais c’est son produit phare, les big bags de stockage, qui attire le plus d’intérêt.
« Dès l’an prochain, notre capacité atteindra 30.000 unités par mois », précise la gérante Leïla Neghmouche Ali. Les big bags sont essentiels pour le ciment, les produits agricoles, miniers et chimiques. Or, la demande est largement supérieure à l’offre en Afrique. « Nous avons constaté un manque criant sur ce marché et décidé d’y répondre. Nous profitons de cette foire pour franchir nos premiers pas vers l’export », ajoute-t-elle. Des contacts prometteurs ont déjà été noués avec des opérateurs africains, mais aussi jordaniens, indiens et égyptiens.
Une porte d’entrée vers le marché africain
La dynamique qui se dégage de l’IATF confirme que l’Afrique représente une véritable terre d’opportunités pour les entreprises algériennes. Forte d’un marché en expansion et d’une demande croissante dans de multiples secteurs, l’Afrique est en quête de produits et de technologies adaptés à ses besoins.
Pour des start-up comme Gardens of Babylon, il s’agit de positionner l’Algérie comme un acteur de l’agriculture durable et high-tech. Pour des industriels comme Liftal, c’est l’occasion de s’implanter dans des créneaux stratégiques, encore sous-exploités sur le continent.
Un tremplin stratégique
En réunissant investisseurs, décideurs politiques et entrepreneurs venus des quatre coins du monde, l’IATF 2025 offre bien plus qu’un espace d’exposition : c’est un véritable tremplin pour l’export et l’intégration économique africaine. L’événement agit comme un catalyseur pour faire émerger des partenariats, diversifier l’économie algérienne et permettre aux entreprises locales de s’aventurer au-delà des frontières traditionnelles.
S.B.



