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dimanche 26 octobre 2025

Cité Boussouf : Un chantier en retard qui fait grincer des dents

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Lors d’une visite ce lundi, le wali de Constantine Abdelkhalek Sayouda a sévèrement critiqué l’avancement des travaux d’aménagement des places le long du grand boulevard de Boussouf. Entre promesses de livraison dans les délais et risques de sanctions, l’opération entre dans une phase décisive.

Le chantier de réaménagement des places publiques du quartier de Boussouf, projet emblématique de la requalification urbaine de Constantine, est désormais placé « sous haute surveillance ». En déplacement sur le site ce lundi, le wali de la wilaya, Abdelkhalek Sayouda, a pointé du doigt « des retards notables » par rapport au calendrier prévu et ordonné des mesures immédiates pour accélérer les travaux tout en garantissant leur qualité.

Un chantier stratégique — et très attendu

Conçu comme une opération globale de mise à niveau du grand boulevard de Boussouf, le projet vise à transformer un axe urbanistique majeur en un espace public moderne et fonctionnel. Le programme prévoit la réfection complète des allées piétonnes, la création et l’aménagement de places conviviales, des zones végétalisées (plantation d’arbustes et végétaux adaptés), le renforcement de l’éclairage public, l’installation de bancs, la mise en place d’aires de jeux pour enfants, des espaces dédiés aux loisirs (notamment des zones pour la pétanque) et l’implantation de kiosques respectueux de l’environnement. La modernisation des réseaux souterrains complète le dispositif, afin d’assurer durabilité et confort aux riverains.

Aux yeux des autorités, ces aménagements ne sont pas un simple lifting esthétique : ils répondent à des enjeux concrets de mobilité, de sécurité, de cadre de vie et d’attractivité commerciale du quartier.

Le compte rendu officiel diffusé après l’inspection fait état d’un constat sans équivoque : les délais fixés n’ont pas été respectés. Le wali a demandé l’élaboration immédiate d’un plan d’achèvement détaillé, découpé par phases avec des échéances précises et « réalistes mais strictes ». L’objectif affiché est de mettre fin à l’escalade des nuisances (bruit, poussière, restrictions d’accès) que subissent quotidiennement habitants et commerçants.

Dans un geste d’autorité, Abdelkhalek Sayouda a ordonné l’application des sanctions prévues par le cahier des charges : envoi d’avertissements aux entreprises en retard, imposition éventuelle de pénalités financières, voire résiliation des marchés en cas d’inaction persistante. La wilaya se réserve également la possibilité de confier la poursuite des travaux à d’autres opérateurs publics ou privés si la situation l’exige.

« Les délais et la qualité ne sont pas négociables », affirme le communiqué officiel. Le message est clair : la tolérance administrative a ses limites, et la bonne gouvernance des chantiers sera désormais mesurée à l’aune de leur respect.

Bureau d’études et suivi technique : présence quotidienne exigée

Le wali n’a pas épargné le bureau d’études chargé du suivi technique. Réclamant une présence accrue sur le terrain, il a demandé la mise en place d’un système de travail par équipes pour mieux coordonner les différents corps de métier, anticiper les problèmes d’approvisionnement et pallier rapidement les imprévus techniques et météorologiques.

Il a également exigé la production de rapports réguliers et détaillés sur l’avancement et la qualité des travaux, afin d’identifier les points de blocage et d’y apporter des solutions dans les plus brefs délais. Cette approche traduit la volonté de l’administration locale d’adopter une posture proactive : contrôler les étapes au fur et à mesure plutôt que de constater des malfaçons après coup.

Qualité et durabilité : priorité à la finition

Au-delà de la cadence, la qualité d’exécution constitue un objectif central des injonctions du wali. L’utilisation de matériaux conformes aux normes, des finitions soignées et des interventions durables ont été mises au premier plan. Selon la tutelle, livrer vite ne doit jamais se faire au détriment de la pérennité : des reprises prématurées sur des ouvrages mal réalisés reviendraient plus cher et nuiraient à la confiance des citoyens envers l’action publique.

Pour les riverains, l’enjeu est immédiat. Le chantier engendre des nuisances quotidiennes — poussière, bruit, difficultés d’accès aux commerces — et retarde la disponibilité d’espaces publics qui, une fois livrés, amélioreront nettement la qualité de vie locale. Les commerçants, eux, pointent la baisse de fréquentation et l’incertitude sur la date d’achèvement.

L’administration, consciente de ces impacts, veut montrer qu’elle maîtrise désormais l’exécution : le nouveau calendrier demandé et la série de mesures annoncées doivent ramener la confiance et garantir un usage durable des lieux.

Le wali s’était déjà rendu en avril dernier pour lancer officiellement la création d’un parc intégré et définir les contours du projet. À cette occasion, il avait chargé le bureau d’études Urbaco, la direction de l’urbanisme et le président de l’APC de Constantine d’identifier, conjointement, les parcelles disponibles dans la cité de Boussouf et dans d’autres quartiers du nord de la ville, afin d’élargir l’offre d’espaces de détente de proximité.

La wilaya avait espéré que le chantier atteigne un rythme de croisière pour permettre une réception partielle ou totale à l’occasion du 71? anniversaire du déclenchement de la Révolution, le 1er novembre. À ce stade, compte tenu des retards, cette échéance paraît compromise — sauf accélération notable et respect concret des nouvelles directives.

Dans les prochains jours, la wilaya doit transmettre le nouveau calendrier d’exécution et détailler les mesures administratives engagées envers les entreprises concernées. Si les avertissements restent sans effet, des procédures plus contraignantes seront engagées, conformément à la réglementation des marchés publics.

Entre fermeté administrative et attentes citoyennes, l’affaire de la cité Boussouf illustre la tension récurrente entre ambition urbaine et capacités d’exécution. Pour les habitants, la promesse reste la même : des places rénovées, livrées rapidement et construites pour durer. Pour la wilaya, l’impératif est de transformer cette promesse en résultat tangible…

S.B.

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