Depuis le début de l’automne, le monoxyde de carbone continue de faire des victimes en Algérie. Selon le lieutenant-colonel Nassim Bernaoui, chargé de la communication à la Direction générale de la Protection civile, 15 personnes ont perdu la vie par asphyxie depuis octobre, tandis que 400 autres ont été sauvées lors de plus de 200 interventions.
Sur une période plus large — de janvier 2025 à aujourd’hui — le bilan grimpe à 95 décès, plus de 700 interventions, et 1 670 personnes secourues ou prises en charge.
Un gaz mortel, silencieux et rapide
Intervenant dans l’émission « Invité du matin » de la Chaîne II, Bernaoui a rappelé que le monoxyde de carbone est un gaz hautement toxique, inodore, produit par un mauvais fonctionnement des appareils de chauffage ou par un défaut d’aération.
Lorsqu’il s’accumule dans un logement, il est absorbé par l’organisme 160 à 260 fois plus vite que l’oxygène, provoquant d’abord maux de tête, nausées, fatigue, somnolence, puis une asphyxie pouvant être fatale, souvent durant le sommeil, lorsque les occupants ne perçoivent aucun signe d’alerte.
Chauffe-bain et chauffages : 70 % des accidents
D’après la Protection civile, 70 % des cas d’intoxication proviennent des chauffe-bain mal installés ou mal entretenus.
Les appareils de chauffage non contrôlés et les véhicules laissés en marche dans un garage fermé constituent également des sources majeures de danger.
Un automobiliste exposé quelques minutes à des gaz d’échappement dans un espace non ventilé peut perdre connaissance presque instantanément.
Ventilation, entretien et détecteurs : les gestes qui sauvent
Bernaoui insiste : la prévention reste le meilleur moyen d’éviter la tragédie.
Il recommande d’aérer régulièrement les logements ; assurer une maintenance annuelle des chauffe-bain et appareils de chauffage ; ne jamais installer un chauffe-bain dans une salle de bain ou une cuisine sans conduit d’évacuation ; fermer les arrivées de gaz et sortir respirer à l’air libre en cas de symptômes ; et contacter immédiatement les services de la Protection civile.
Le porte-parole a également rappelé la généralisation du détecteur de monoxyde de carbone dans les foyers algériens, mesure engagée sur orientation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
La Protection civile mène depuis plusieurs semaines une campagne nationale ciblant logements, quartiers, établissements scolaires, universités, mosquées et maisons de jeunes.
Cette action, qui se poursuivra jusqu’à fin mars, comprend des opérations de proximité visant à expliquer les risques, corriger les installations dangereuses et rappeler les gestes élémentaires de sécurité.
L.R.



