Le 31 mars prochain, le dossier de la “ Tenue traditionnelle féminine de l’Est algérien ” sera déposé pour une inscription sur la liste représentative du patrimoine immatériel de l’humanité, a déclaré jeudi dernier le directeur du Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique (CNRPAH) Slimane Hachi dans le cadre d’une journée d’étude organisée à la maison de la culture Malek Haddad à Constantine.
Et de préciser que d’autres dossiers suivront tels celui des chants populaires d’Algérie comme c’était le cas pour le “ rai ” récemment. Il s’agit notamment du “ sraoui ”, du “ ayay ”, de “ l’achouik ”, du “chaâbi” ou encore du “ malouf ”. M. Hachi a ainsi soutenu que tous les efforts s’inscrivent dans le cadre d’une réflexion intellectuelle pour partager avec l’humanité entière des éléments profondément historiques que nous avons tels ces chants qui représentent des composantes identitaires de l’Algérie.
Durant son allocution, le même responsable a rendu un vibrant hommage au sociologue et historien, le défunt Pr Abdelmadjid Merdaci en indiquant que ce grand homme, fils de la ville des ponts, a voué sa vie à l’enseignement, à la recherche et à la protection du patrimoine culturel national et des traditions de la société. “ Il est resté jusqu’à la fin fidèle à sa vie, à sa culture et à sa ville natale ”, a-t-il souligné.
En outre, plusieurs experts sont revenus dans leurs communications sur les aspects historiques et anthropologiques de la tenue traditionnelle féminine de l’Est algérien qui est la gandoura constantinoise. Les intervenants ont mis en exergue les particularités culturelles et civilisationnelles de cet habit ancestral purement constantinois qui constitue un héritage populaire avec son histoire, sa symbolique, sa beauté, ses expressions et sa popularité.
“ Un devoir de mémoire ”
De son côté, M. Fouad Azzi, couturier, styliste spécialisé dans le costume traditionnel algérien a rappelé la nécessité d’immortaliser notre patrimoine à l’instar de la gandoura en velours qui est un élément ancré dans les familles de Constantine et cela depuis des siècles. Et d’ajouter que le métier de broderie et de conception des gandouras constantinoises a été préservé par les artisans puisqu’il est question d’un savoir-faire ancestral transmis de pères en fils. “ Il s’agit d’un devoir de mémoire ”, a-t-il précisé.
A noter que cette manifestation sous le slogan : “ La gandoura constantinoise, identité, beauté et histoire” s’est poursuivie dans l’après-midi du jeudi à la grande salle Ahmed Bey “Zénith” avec un défilé de mode ainsi qu’une exposition de pièces anciennes et modernes avec quelques unes qui remontent au 17ème siècle après JC.
Pour rappel, des dizaines d’éléments sont déjà inscrits par l’Unesco au patrimoine immatériel de l’humanité et le directeur du Cnrpah a évoqué la possibilité de travailler sur d’autres propositions conjointes d’éléments communs entre l’Algérie et d’autres pays qu’ils soient voisins ou les pays africains ou encore arabes.
A souligner que le patrimoine culturel immatériel regroupe les traditions qui sont héritées du passé mais aussi les pratiques actuelles propres à chaque groupe culturel. Il est aussi traditionnel que contemporain en étant vivant à la fois.
Soumeya B.M