L’Algérie répond aux attaques en France contre l’accord franco-algérien de décembre 1968. Après un long silence, le président Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé sur la polémique sur cet accord qui régit l’immigration algérienne en France. Sa réponse est cinglante.
Cet accord est un « épouvantail », a-t-il dit. « C’est l’étendard derrière lequel se cache l’armée des extrémistes », a dénoncé le président Tebboune dans un entretien accordé à des médias algériens diffusé en intégralité samedi sur la Télévision algérienne.
Depuis plus d’une année, l’accord de 1968 cristallise les critiques de la droite et de l’extrême-droite françaises contre l’Algérie et les Algériens. La campagne pour son abrogation a été lancée par Xavier Driencourt qui a été deux fois ambassadeur en Algérie.
L’extrême droite et la droite ont pris le relais pour réclamer du président Emmanuel Macron sa dénonciation unilatérale même s’il faut provoquer un incident diplomatique et même la rupture des relations avec l’Algérie.
La campagne pour la dénonciation de cet accord que le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau juge « trop favorable à l’Algérie et très défavorable à la France. »
Favorable à son abrogation, ce ministre qui est issu du parti Les Républicains (droite), a fait part officiellement de la volonté du gouvernement de renégocier cet accord.
En plus de l’accord de 1968, le ministre Retailleau a annoncé qu’il a décidé d’engager un bras de fer avec l’Algérie sur la question relative à la délivrance des laissez-passer consulaires pour le rapatriement des ressortissants algériens qui font l’objet d’une OQTF en France.
Le gouvernement français estime que son homologue algérien ne délivre suffisamment de laissez-passer consulaires, et a annoncé sa volonté de réduire drastiquement les visas pour l’obliger à le faire.