Plus de 2600 personnes ont été tuées hier dans le sud-est de la Turquie et en Syrie voisine par un puissant séisme de magnitude 7.8, suivi quelques heures plus tard par une très forte réplique de magnitude de 7.5 – des secousses enregistrées jusqu’au Groenland. Le séisme a engendré des scènes de désolation, avec des bâtiments effondrés se comptant par milliers.
Le bilan, très provisoire, ne cesse de s’alourdir, un très grand nombre de personnes restant piégées sous les décombres. La pluie et la neige, tombée à certains endroits en abondance, et la baisse attendue des températures vont rendre encore plus difficile la situation des personnes se retrouvant sans abri, ainsi que le travail des secours.
La première secousse est survenue à 4H17 locales (2H17 en France), dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras (sud-est de la Turquie), à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne. Des dizaines de répliques ont suivi, avant un nouveau séisme de magnitude 7.5, à 11h24 heure française, toujours dans le sud-est de la Turquie, à 4 km au sud-est de la ville d’Ekinozu.
Le bilan risque encore d’évoluer dans les villes touchées turques: Adana, Gaziantep, Sanliurfa, Diyarbakir notamment. À Iskenderun et Adiyaman, ce sont les hôpitaux publics qui ont cédé sous l’effet du séisme, survenu à une profondeur d’environ 17,9 kilomètres.
Les dégâts les plus importants ont été enregistrés près de l’épicentre du séisme de la nuit, entre Kahramanmaras et Gaziantep, où des pâtés de maison entiers étaient en ruine, sous la neige. Les gazoducs alimentant la région ont aussi été touchés et les provinces d’Hatay, Kahramanmaras et Gaziantep sont privés de gaz, a affirmé l’organisme public Botas.
Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul. Face à cette désolation, partout les habitants se mobilisent et tentent de dégager les ruines à mains nues, utilisant des seaux pour évacuer les débris.
Melisa Salman, 23 ans, journaliste locale à Kahramanmaras, la province où se trouve l’épicentre de deux puissants séismes qui ont frappé lundi le sud-est de la Turquie, n’avait jamais vu de secousses aussi fortes.
« C’est une région sismique, on a donc l’habitude des secousses. Mais nous n’avons jamais vécu une chose pareille », a-t-elle déclaré, encore sous le choc, à propos du premier séisme de magnitude 7.8 qui a frappé le pays à 4h17, heure locale.
Plus de 850 morts en Syrie
En Syrie, le séisme a fait 851 morts et au moins 2326 blessés, selon de derniers bilans du ministère syrien de la Santé et des secouristes en zones rebelles.
À Hama (centre-ouest de la Syrie), les secouristes et civils extraient à la main, aidés d’engins lourds, les corps des victimes sous les décombres, dont celui un enfant, a constaté l’AFP. À Jandairis (nord-ouest de la Syrie), un homme, effondré, pleure la mort de son fils, un tout petit garçon emmitouflé dans un anorak, qu’il serre dans ses bras.
Plus de quarante habitations se sont effondrées comme un château de cartes dans cette localité frontalière de la Turquie. Les habitants tentent de retirer à mains nues ou à l’aide de pioches les survivants des décombres, faute de moyens humains et matériels de secours.
Les secousses, ressenties dans tout le sud-est du pays, l’ont également été au Liban et à Chypre, selon des correspondants de l’AFP, ainsi qu’au Kurdistan irakien dans le nord du pays à Erbil et Douk, mais aucune victime n’a été signalée. La Turquie est située sur l’une des zones sismiques les plus actives du monde.