Le défilé de cette année a été marqué par la présence de petites filles portant fièrement ce voile noir qui distingue les constantinoises, a déclaré au “ Quotidien de Constantine ” Mme. Meriem Guebailia, directrice du Musée public national des arts et expressions culturelles traditionnelles de Constantine. Propos recueillis hier en marge de la deuxième édition de la journée de la M’laya organisée par son établissement.
Et d’ajouter que cette manifestation vise la protection, la préservation et la transmission de ce costume traditionnel pour les nouvelles générations puisqu’il est question d’un patrimoine immatériel qui incarne l’identité, la pudeur et l’élégance mais se faisant très rare aujourd’hui dans les rues.
En outre, la même responsable est revenue sur le rôle qu’a joué cette M’laya durant la guerre de libération nationale durant laquelle les femmes ont combattues à leur manière avec leur étoffe qui a servi pour convoyer les armes destinées aux fidayines, la nourriture ou encore les médicaments d’où son importance culturelle et historique.
De son côté, l’ancienne ministre de la culture Meriem Merdaci et activiste culturelle n’a pas manqué de souligner que cet événement était aussi symbolique qu’important pour garder les traditions constantinoises et algériennes. Portant ce leg ancestral pour la première fois de sa vie, la même interlocutrice a exprimé son émotion en se rappelant sa grand-mère maternelle qui l’avait mise jusqu’à ses derniers jours. “ Nous devons nous battre pour notre patrimoine culturel, le garder et essayer de perpétuer au maximum les traditions”, a-t-elle déclaré.
Pour les petites filles qui ont pris part à ce défilé, leurs avis se sont rejoints pour manifester leur joie de mettre cet habit noir leur faisant sentir une fierté de participer à la valorisation de ce trésor qui incarne leur identité.
Hommage aux mères et grand-mères
Cette seconde édition a attiré de nombreuses femmes et jeunes filles également qui ont voulu rendre hommage à nos mères et à nos grand-mères en remettant la M’laya au goût du jour en valorisant ce signe merveilleux de notre riche patrimoine.
C’est le cas pour Mme. Fatima Tebboub, retraitée du chemin de fer qui a toujours porté la m’laya et qui continu de le faire jusqu’à ce jour en profitant de ce genre de manifestation pour montrer aux jeunes que cet habit renvoie un symbole de pudeur tout en mettant en valeur sa beauté en leur procurant de surcroît un sentiment de sécurité.
Sous le slogan “ Constantine raconte, la m’laya patrimoine et récit ”, l’événement, devenu un rendez-vous annuel, s’inscrit dans le cadre du mois du patrimoine (18 avril-18 mai) qui se poursuivra jusqu’au 18 mai prochain. Le défilé a débuté du palais Ahmed Bey jusqu’à la fontaine de Sidi Djeliss sous le regard des constantinois pour finir autour d’un café “ siniat el assar ” au musée, un autre rite des femmes de la ville des ponts.
Soumeya B.M
