Dans une démarche illustrant la convergence entre les ambitions économiques nationales et le rôle des entreprises publiques et privées, le PDG du groupe Sonelgaz, M. Mourad Adjal, a reçu ce lundi 5 mai 2025 à Alger une délégation du groupe industriel privé Cevital, conduite par son président-directeur général, M. Malik Rebrab. Cette rencontre a été consacrée à l’examen des modalités de raccordement en énergie — électricité et gaz — d’un projet agricole d’envergure que Cevital s’apprête à lancer dans la wilaya de Ghardaïa.
Selon le communiqué diffusé par Sonelgaz, cette initiative s’inscrit pleinement dans les orientations stratégiques des plus hautes autorités du pays, qui encouragent activement l’investissement local et la dynamisation des secteurs productifs. Le projet en question concerne la mise en culture intensive de betteraves sucrières, culture qui occupe une place cruciale dans la filière sucrière mondiale et dont le potentiel en Algérie reste encore largement sous-exploité.
La betterave sucrière : levier de souveraineté alimentaire
La betterave sucrière constitue, avec la canne à sucre, l’une des deux principales sources de production de sucre à l’échelle mondiale. En zones tempérées, elle offre un rendement élevé en saccharose, tout en permettant des cycles de culture plus courts et une meilleure maîtrise des intrants agricoles. Pour un pays comme l’Algérie, fortement dépendant des importations de sucre, le développement de la filière betteravière représente un enjeu stratégique de première importance : réduction de la facture d’importation, création d’emplois dans les régions sahariennes et valorisation des terres agricoles à fort potentiel.
Un engagement énergétique sans faille
Dans ce contexte, M. Mourad Adjal a réaffirmé l’engagement de Sonelgaz à accompagner, en tant qu’instrument de l’État, les investissements structurants en leur assurant l’accès rapide et sécurisé aux infrastructures énergétiques. « Sonelgaz s’engage à fournir toutes les facilités nécessaires afin de permettre le lancement rapide du projet, y compris par des mesures proactives dès la phase initiale, à un coût minimal, dans l’attente de la mise en œuvre des solutions définitives », précise le communiqué.
Cette approche pragmatique et anticipative vise à lever les contraintes énergétiques susceptibles de retarder la concrétisation de projets agricoles de grande ampleur, à l’image de celui de Cevital. Une réunion technique a d’ailleurs immédiatement suivi la rencontre, permettant de poser les premières bases techniques et financières d’un partenariat opérationnel. Cette feuille de route servira de socle à l’élaboration d’un cadre contractuel solide entre les parties.
Une alliance publique-privée porteuse d’avenir
La présence d’un représentant du ministère de l’Agriculture lors de cette rencontre témoigne de l’importance que revêt ce projet dans le cadre de la stratégie nationale de développement agricole. À travers cette collaboration, Sonelgaz et Cevital illustrent la possibilité d’unir les forces du secteur public et du secteur privé autour d’objectifs communs : renforcer l’autosuffisance alimentaire, créer de la valeur sur le territoire national et développer une agriculture moderne et durable, soutenue par des infrastructures énergétiques adaptées.
Ce partenariat augure ainsi d’un tournant décisif dans la manière dont l’Algérie envisage l’aménagement de ses régions sahariennes : non plus comme des espaces à marginalité économique, mais comme des pôles de croissance stratégique, capables d’assurer une partie de la souveraineté alimentaire et énergétique du pays.
L.R.
