Le prestigieux lycée El Houria, en plein cœur de Constantine, s’est transformé cette semaine en carrefour de l’orientation scolaire et professionnelle. Les 6 et 7 mai, cet établissement emblématique accueille les Journées nationales de l’orientation, une initiative conjointe des secteurs de l’éducation, de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur. Objectif : offrir aux élèves des perspectives concrètes et prévenir les risques de décrochage scolaire.
Durant deux jours, les conseillers de l’éducation nationale et de la formation professionnelle vont à la rencontre des élèves de terminale, un public jugé prioritaire à la veille des choix décisifs post-baccalauréat. « C’est un travail de proximité, centré sur l’information, la sensibilisation et l’écoute », affirme Berkati Lakhdar, directeur de l’éducation nationale. Il rappelle que l’absence de qualification expose de nombreux jeunes à une double exclusion : scolaire et professionnelle.
Former autrement : une seconde chance
Houssem Lekhel, directeur de la formation et de l’enseignement professionnels à Constantine, alerte sur l’urgence de revaloriser les filières techniques et professionnelles. « Nous devons offrir des alternatives viables à ceux qui quittent le système classique. La formation professionnelle n’est pas un choix par défaut, mais une voie d’avenir », martèle-t-il.
Les différents dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire, tels que le module d’éducation aux choix, les parcours personnalisés de remobilisation et les classes passerelles, sont autant de leviers pour maintenir le lien avec l’école ou réorienter efficacement les élèves. Les maisons d’accompagnement comme Dar El Mourafaka jouent également un rôle clé, en suivant les jeunes diplômés porteurs de projets jusqu’à l’insertion professionnelle.
Autre force de frappe : les dispositifs de soutien à l’emploi des jeunes, notamment l’ANEM, l’ANGEM et NESDA, présents lors de la manifestation. Ces structures collaborent avec les établissements de formation pour permettre aux jeunes d’accéder à l’entrepreneuriat ou à des emplois adaptés à leurs compétences.
« Ces journées portes ouvertes ne sont pas une simple vitrine », souligne le coordinateur de Dar El Mourafaka. « C’est l’occasion de créer un lien direct avec les familles, les enseignants, les partenaires économiques, et surtout avec les jeunes eux-mêmes. »
À l’approche des échéances scolaires de septembre 2025, cette campagne se veut proactive. Les acteurs du secteur lancent un appel aux médias pour relayer massivement le message : la formation professionnelle est une alternative solide, dotée de réels débouchés dans un marché du travail en mutation.
Un message clair à destination des jeunes en quête de repères : il est temps de choisir, et de choisir intelligemment. Car derrière chaque orientation bien pensée, se cache un avenir mieux préparé.
A.B.
