Une série de frappes menées par drones ukrainiens contre plusieurs bases aériennes russes a provoqué la destruction ou l’endommagement d’au moins 40 appareils militaires, selon des sources au sein des services de sécurité ukrainiens. Qualifiée de véritable « Pearl Harbor russe » par certains analystes, cette opération marque l’un des coups les plus audacieux portés par l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe.
L’une des frappes les plus spectaculaires a visé l’aérodrome de Belaïa, dans la région d’Irkoutsk, en Sibérie orientale, situé à plus de 4 200 kilomètres des frontières ukrainiennes. Un important incendie s’y est déclaré, toujours selon des sources proches du Service de sécurité ukrainien (SBU). D’autres attaques ont visé la base aérienne d’Olenya, dans l’extrême nord-ouest de la Russie, près de Mourmansk.
L’objectif affiché de l’opération : « détruire des bombardiers ennemis », utilisés régulièrement par Moscou pour frapper des infrastructures civiles ukrainiennes.
Des drones cachés dans des camions
Les frappes auraient été menées à l’aide de drones de longue portée, lancés depuis des conteneurs dissimulés à bord de camions. Sur les réseaux sociaux, des vidéos de ces attaques circulent abondamment, montrant des explosions sur des tarmacs militaires et la mobilisation de la défense antiaérienne russe.
Selon la chaîne Telegram russe Baza, certains chauffeurs de camions transportant les drones n’étaient pas informés de leur cargaison. Des arrestations ont été signalées dans ce contexte.
« C’est une opération énorme pour l’Ukraine et catastrophique pour la Russie », estime Louis Duclos, analyste géopolitique, sur son compte X (anciennement Twitter). Il souligne que les bombardiers stratégiques russes, relativement peu nombreux, sont cruciaux pour la stratégie d’attaque à distance du Kremlin.
La journaliste biélorusse en exil Hanna Liubakova, également sur X, a relayé plusieurs témoignages corroborant l’ampleur des dégâts. Le journaliste du Financial Times Christopher Miller a confirmé que les drones visaient directement les appareils employés pour bombarder les villes ukrainiennes.
Cette attaque marque une nouvelle étape dans la guerre des drones, devenue l’un des fronts les plus dynamiques du conflit. Si l’Ukraine avait déjà mené plusieurs incursions à longue distance, cette opération démontre une capacité croissante à frapper des cibles stratégiques profondément en territoire ennemi.
Pour la Russie, ces pertes représentent un revers matériel significatif, mais aussi un choc symbolique, révélant la vulnérabilité de ses infrastructures militaires les plus éloignées.



