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mardi 16 décembre 2025

Gara Djebilet : 9 700 emplois créés

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Avec plus de 9 700 emplois créés depuis son lancement, dont 7 200 réservés à la main-d’œuvre locale, le projet minier de Gara Djebilet s’impose comme l’un des leviers majeurs du développement économique du sud-ouest algérien. Entre extraction de minerai, infrastructures ferroviaires et partenariats internationaux, ce chantier d’envergure symbolise la nouvelle ambition industrielle de l’Algérie.

Dans l’immensité désertique du sud-ouest algérien, un projet titanesque prend forme : l’exploitation du gisement de fer de Gara Djebilet, l’un des plus vastes au monde, amorce une transformation économique inédite pour la région de Tindouf et au-delà, pour l’ensemble du pays. Porté par une volonté politique affirmée et un partenariat international stratégique, ce projet incarne la nouvelle orientation de l’Algérie vers une économie diversifiée, moins dépendante des hydrocarbures.

Une mine gigantesque aux ressources colossales

Découvert dans les années 1950 mais longtemps resté en sommeil, le gisement de Gara Djebilet s’étend sur près de 40 000 hectares. Selon les données officielles, il recèle plus de 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer, réparties sur trois zones principales : Ouest, Centre et Est. C’est dans la partie ouest, couvrant 15 000 hectares, que les premiers travaux d’exploitation ont été entamés.

À ce jour, environ 400 000 tonnes de minerai brut ont déjà été extraites, dans l’attente de leur traitement primaire. Un chiffre encore modeste à l’échelle du projet, mais symbolique du démarrage effectif d’un chantier historique.

Un chantier industriel en pleine ébullition

L’exploitation du site a été confiée à l’entreprise publique FERAAL, en coopération avec un partenaire chinois chargé de la construction des infrastructures de traitement, conformément aux clauses contractuelles. À terme, le complexe minier comprendra six unités de traitement primaire, dont :

  • Deux unités avec une capacité de 4 millions de tonnes/an
  • Deux autres de 8 et 10 millions de tonnes/an
  • Une usine principale capable de traiter 18 millions de tonnes par an

La conception de ces installations tient compte des contraintes environnementales locales, notamment la rareté des ressources hydriques, ce qui implique l’utilisation de technologies de traitement modernes et économes en eau.

9 700 emplois créés, une dynamique sociale en marche

Au-delà de son envergure technique, le projet de Gara Djebilet se distingue également par son impact social direct. Selon la wilaya de Tindouf, 9 700 emplois ont déjà été créés, dont 7 200 réservés à la main-d’œuvre algérienne et 2 500 à des travailleurs chinois. Ce chiffre témoigne de la dynamique économique enclenchée, notamment dans une région longtemps marginalisée du fait de son éloignement géographique et du manque d’infrastructures.

Le wali de Tindouf, Mustapha Dahou, s’est félicité de cette évolution, soulignant que le projet « traduit la volonté des hautes autorités de transformer le rêve de Gara Djebilet en une réalité économique palpable ».

Un réseau ferroviaire structurant pour l’avenir

La réussite du projet ne se mesure pas seulement à la richesse du sous-sol, mais également à la capacité du pays à assurer la logistique de transport de ces ressources. C’est dans ce cadre qu’a été lancée la construction d’une ligne ferroviaire minière de 950 km reliant la mine à Béchar. Ce chantier, qualifié de stratégique, avance à un rythme soutenu : un tronçon de 135 km reliant la mine à Tindouf a été achevé en juillet 2025, une première depuis l’indépendance pour cette ville saharienne.

L’économiste Brahim Guendouzi insiste sur l’importance de cette infrastructure : « Le transport ferroviaire est un levier crucial dans un pays aussi vaste que l’Algérie. L’absence de réseau adapté a longtemps freiné l’exploitation de nos richesses naturelles. »

Un pivot pour la diversification économique

L’exploitation de Gara Djebilet intervient dans un contexte où l’Algérie cherche à diversifier son économie, en s’affranchissant progressivement de sa dépendance au pétrole et au gaz. Le secteur sidérurgique national dispose déjà d’importantes capacités de production, et le développement de cette filière minière permettra à l’Algérie de renforcer sa position sur le marché international de l’acier.

Mais pour tirer pleinement profit de ce potentiel, le pays devra s’ouvrir davantage à des partenariats technologiques et financiers internationaux. La loi 22-18 sur l’investissement, adoptée récemment, prévoit justement des incentives pour les capitaux étrangers, notamment dans les projets industriels à forte valeur ajoutée.

Un projet à dimension géopolitique et régionale

Au-delà de son impact économique, le projet de Gara Djebilet est aussi un outil de rééquilibrage territorial. En connectant les régions du Sud au reste du pays via des infrastructures modernes, il favorise l’intégration nationale, stimule l’agriculture saharienne, et accroît l’attractivité du sud-ouest algérien pour les investisseurs nationaux et internationaux.

Pour Brahim Guendouzi, « La logistique est aujourd’hui une variable fondamentale de la compétitivité. Avec Gara Djebilet, l’Algérie franchit un cap stratégique en liant développement industriel, aménagement du territoire et souveraineté économique. »

Un nouveau chapitre s’ouvre

Gara Djebilet n’est plus un projet hypothétique évoqué dans les discours politiques. Il est désormais une réalité économique en construction, un symbole du renouveau industriel algérien. Si les défis sont encore nombreux – logistiques, environnementaux, financiers – le cap est tracé : transformer une richesse enfouie dans le sable en moteur de développement durable pour les générations futures.

L.R.

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