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mardi 28 octobre 2025

Sécurité alimentaire : Du lait infantile made in bladi

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L’Algérie franchit un cap important dans le domaine de l’agroalimentaire stratégique avec le lancement, ce dimanche 20 juillet à Oran, des travaux de construction de sa première usine de fabrication de lait infantile. Ce projet, très attendu, vise à réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations et à garantir une meilleure sécurité alimentaire pour les nourrissons.

L’événement a réuni plusieurs personnalités officielles et économiques, dont le wali d’Oran Samir Chibani, le directeur général de l’Agence algérienne de promotion des investissements (AAPI), Omar Rekache, ainsi que le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula.

Le projet est porté par la société algérienne TAZI, pour un investissement initial de 5,5 milliards de dinars, soit environ 42 millions de dollars au taux de change actuel. Il s’inscrit pleinement dans la stratégie du gouvernement visant à stimuler la production locale de produits de première nécessité.

Une capacité de production stratégique

Selon les données fournies par l’AAPI, l’usine aura une capacité annuelle de 40 millions de boîtes de lait infantile, ce qui représente près de 40 % des besoins du marché national. Ce produit, qualifié de « stratégique et vital » par les autorités, est aujourd’hui entièrement importé, ce qui expose le pays aux aléas du marché international et à une pression continue sur les devises.

L’unité industrielle couvrira l’ensemble de la chaîne de production, depuis la fabrication des boîtes jusqu’au conditionnement du lait, en passant par la transformation, dans le respect des normes internationales et avec un recours aux dernières technologies du secteur.

Le projet aura également un impact social notable, avec la création annoncée de 200 emplois directs. Il contribuera ainsi à la fois à la réduction du chômage local et à la montée en compétences dans un secteur hautement technique.

Ce projet ne doit rien au hasard. Il s’inscrit directement dans les orientations fixées par le président Abdelmadjid Tebboune, qui avait appelé dès juillet 2022, en Conseil des ministres, à mettre en place des partenariats industriels pour fabriquer du lait infantile en Algérie. Le ministère de l’Industrie avait lancé les premières consultations dès le mois suivant.

Au-delà de son aspect économique, cette initiative répond à une ambition nationale de renforcer la souveraineté alimentaire, notamment dans les segments sensibles liés à la santé des enfants.

Un marché mondial dominé par les géants

La production de lait infantile reste dominée à l’échelle mondiale par quelques multinationales puissantes. Le géant suisse Nestlé est le leader incontesté avec des marques comme NAN, NIDO ou SMA, présentes dans plus de 190 pays. Le groupe français Danone, à travers Aptamil, Nutrilon ou Blédina, est lui aussi un acteur majeur, tout comme l’américain Abbott Laboratories, connu pour ses gammes Similac et EleCare.

L’entrée de l’Algérie dans ce secteur de haute technicité constitue donc une avancée stratégique, tant pour diversifier son économie que pour réduire sa dépendance aux importations dans un domaine aussi sensible que la nutrition infantile.

L.R.

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