En visite ce mercredi à Timimoun, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a insisté sur l’importance stratégique de la réutilisation des eaux usées traitées pour irriguer les palmeraies et revitaliser les oasis du sud algérien. Une démarche qui allie développement agricole, préservation des ressources en eau et santé publique.
Dans une région où chaque goutte d’eau compte, Timimoun, perle du Gourara, pourrait bien devenir un laboratoire de la transition hydrique en Algérie. En déplacement de travail et d’inspection, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a inauguré ce mercredi une nouvelle station d’épuration des eaux usées d’une capacité de 13 000 m³ par jour. Un ouvrage moderne, équipé de laboratoires utilisant un procédé de traitement tertiaire, qui rend l’eau réutilisable pour tous les types de cultures, y compris les palmeraies ancestrales.
Réhabiliter les oasis, irriguer sans épuiser
L’objectif est clair : relancer les anciennes oasis, dont certaines sont en déclin faute de ressources hydriques, tout en évitant de puiser davantage dans les nappes phréatiques, déjà surexploitées dans cette région saharienne. Le ministre a souligné la nécessité d’orienter l’utilisation de cette eau traitée vers l’irrigation agricole durable, notamment pour les palmiers-dattiers, symbole de l’identité agricole locale et ressource économique essentielle.
« Cette station s’inscrit dans une stratégie intégrée de lutte contre les maladies d’origine hydrique, de protection de l’environnement et de promotion d’une agriculture résiliente », a déclaré Taha Derbal.
Un levier pour l’emploi des jeunes
Au-delà de la relance des cultures traditionnelles, le ministre a évoqué la création de nouveaux périmètres agricoles, en particulier au profit des jeunes de la région. En réutilisant les eaux usées traitées, l’État entend transformer un déchet en ressource économique, tout en encourageant l’installation de jeunes agriculteurs sur des terres aménagées.
Cette approche économique et écologique vise à réconcilier développement et durabilité, en réduisant la pression sur les nappes profondes, tout en sécurisant les besoins en eau pour les cultures et les populations.
Vers un assainissement généralisé
Taha Derbal a également appelé à accélérer les études pour raccorder l’ensemble des rejets domestiques et industriels aux stations d’épuration existantes ou en projet. Une mesure qui vise à généraliser l’assainissement, condition préalable à la réutilisation des eaux, mais aussi à renforcer la santé publique dans les zones sahariennes.
Par ailleurs, le ministre a salué les efforts déployés dans la wilaya de Timimoun en matière d’alimentation en eau potable, notamment grâce à l’extension du réseau d’assainissement et à l’amélioration des taux de couverture.
En marge de sa visite, le ministre et sa délégation ont mis en service un forage profond, destiné à renforcer l’alimentation en eau potable de l’aéroport de Timimoun et des quartiers avoisinants. Cet équipement vient consolider le réseau de captage local, en vue de garantir un approvisionnement régulier et sécurisé pour les habitants de la capitale régionale.
À travers ce déplacement, Taha Derbal a réaffirmé l’engagement de l’État à valoriser chaque ressource en eau, même les plus inattendues. Les eaux usées, longtemps considérées comme un problème sanitaire, deviennent aujourd’hui un atout stratégique pour reconstruire les écosystèmes agricoles, relancer les oasis historiques, et construire un avenir plus vert au cœur du désert algérien.
L.R.
