L’usine Hyundai de Tiaret, fermée depuis la chute du groupe Tahkout, sera relancée sous gestion publique. Mais en parallèle, le constructeur sud-coréen prépare son retour industriel en Algérie via un nouvel investissement de 400 millions de dollars.
Tiaret : un site stratégique en reconversion
Le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, également Premier ministre par intérim, a confirmé la relance de l’ancienne usine Hyundai de Tiaret. Ce site, inauguré en 2017 et confié à l’époque au groupe privé Tahkout, avait été fermé dans la foulée des grandes opérations anti-corruption menées après la chute de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.
Les biens de l’usine — immobiliers comme mobiliers — ont été confisqués par décisions judiciaires définitives. Ils sont désormais en cours de transfert vers une entreprise publique, qui aura pour mission de réactiver l’activité industrielle du site. Le ministre n’a pas précisé si la marque Hyundai serait associée à cette relance.
La politique de récupération des actifs confisqués
Cette décision s’inscrit dans la stratégie du gouvernement algérien visant à remettre en marche des centaines d’unités industrielles à l’arrêt, notamment celles confisquées à des oligarques condamnés pour corruption. Depuis 2024, une série d’entreprises, issues de secteurs stratégiques comme l’automobile, le bâtiment ou l’agroalimentaire, ont été placées sous gestion publique afin de préserver les emplois et de redonner un souffle au tissu industriel national.
Hyundai prépare un retour par la grande porte
Si l’avenir de Tiaret se dessine sous pavillon public, Hyundai, de son côté, n’a pas renoncé à l’Algérie. Le constructeur sud-coréen a annoncé un projet d’usine d’assemblage à Relizane, sur l’ancien site de Sovac (Volkswagen). Ce projet, mené en partenariat avec le groupe omanais Saud Bahwan, représente un investissement de 400 millions de dollars.
La nouvelle usine devrait entrer en production d’ici 2027 et ciblera les modèles les plus demandés sur le marché algérien et régional : SUV compacts et voitures à hayon. Cette implantation marque le retour officiel de Hyundai dans un pays considéré comme l’un des marchés automobiles les plus dynamiques du Maghreb.
Un double signal pour l’industrie algérienne
La relance de Tiaret sous contrôle public et l’arrivée de Hyundai à Relizane traduisent la double approche des autorités : d’une part, sécuriser et rentabiliser les actifs confisqués, et d’autre part, attirer de nouveaux investissements étrangers dans l’automobile.
Pour les consommateurs et les observateurs du secteur, ces annonces relancent l’espoir de voir émerger une véritable industrie automobile locale, après plusieurs années d’instabilité et de fermetures en série.
L.R.



