Huit pays de l’Opep+, dont l’Algérie, ont décidé dimanche d’augmenter collectivement leur production de pétrole de 137.000 barils par jour (b/j) à partir d’octobre. Cet ajustement, annoncé à l’issue d’une réunion ministérielle en visioconférence, traduit une approche prudente, destinée à accompagner la demande mondiale tout en préservant la stabilité d’un marché encore marqué par des incertitudes.
Une décision concertée et mesurée
Les pays concernés — Algérie, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Irak, Kazakhstan, Koweït, Oman et Russie — font partie du groupe ayant appliqué des réductions volontaires en avril 2023. L’augmentation de 137.000 b/j sera prélevée sur ces ajustements (1,65 million b/j au total), tout en maintenant la possibilité de suspendre ou d’inverser le mouvement si les conditions du marché venaient à se dégrader.
Pour l’Algérie, la hausse correspond à 4.000 b/j supplémentaires, un volume symbolique mais significatif, qui s’inscrit dans la stratégie graduelle validée par l’Opep+.
Arkab plaide pour l’équilibre
Le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, a souligné que cette décision illustre la volonté du groupe d’« agir avec responsabilité ». Selon lui, la demande mondiale reste soutenue mais devrait croître « à un rythme plus modéré » dans les prochains mois. D’où la nécessité d’« ajuster avec prudence », en gardant une flexibilité maximale.
Cette orientation est également appuyée par l’Opep, qui justifie la hausse par des fondamentaux solides : stocks mondiaux de brut historiquement bas, stabilité relative des perspectives économiques et nécessité de répondre à une demande qui reste robuste en Asie et en Afrique.
Un retour progressif sur le marché
Les huit pays avaient déjà entamé en avril 2025 un plan de retour progressif de leurs réductions volontaires (2,2 millions b/j), censé s’achever fin septembre 2025. Désormais, toute nouvelle hausse sera directement imputée sur les 1,65 million b/j mis en réserve depuis avril 2023. Autrement dit, la manœuvre actuelle constitue une phase test : réintroduire du brut par petites doses, tout en surveillant l’équilibre offre/demande.
La prochaine réunion ministérielle, fixée au 5 octobre 2025, devrait permettre de réévaluer la situation et d’éventuellement ajuster de nouveau la stratégie.
Sonatrach en quête de nouveaux partenariats
En marge de ces ajustements, le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, a profité de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025) pour mener plusieurs rencontres bilatérales avec des entreprises internationales.
- Avec SpaceBridge (Canada), les discussions ont porté sur les communications satellitaires et les solutions numériques innovantes appliquées au secteur de l’énergie.
- Avec l’Entreprise nationale d’hydrocarbures du Mozambique (ENH), les échanges ont porté sur l’exploration, la production et la consolidation d’un partenariat stratégique Sud-Sud.
Ces initiatives s’inscrivent dans la volonté de l’Algérie de renforcer la coopération africaine et d’investir dans l’innovation, un levier présenté comme indispensable pour sécuriser durablement l’approvisionnement énergétique du continent.
Entre prudence et ambition
Cette décision d’augmentation contrôlée confirme la ligne directrice adoptée par l’Opep+ : ne pas inonder le marché, mais réintroduire du brut avec mesure pour tester la réaction des prix et anticiper la demande de l’hiver. Pour l’Algérie, le double enjeu est clair : jouer un rôle stabilisateur dans l’alliance tout en consolidant ses propres ambitions à travers une stratégie de partenariats technologiques et africains.
S.B.



