Le ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a qualifié samedi à Alger le partenariat algéro-italien d’« excellent » et de « dynamique ».
Lors d’une conférence de presse organisée au siège du ministère, le chef de la diplomatie a souligné que, parmi les différents modèles de coopération internationale proposés au continent africain, « celui avec l’Italie est le plus influent ». Une influence qu’il attribue à son caractère « concret » et aux projets structurants qui le portent.
Une relation montée en puissance
Attaf a rappelé que les relations entre l’Algérie et l’Italie se sont « hissées aux premiers rangs en quelques années seulement », particulièrement dans le domaine commercial. Il a mis en avant la diversification des investissements, allant au-delà du gaz naturel pour inclure de grands chantiers d’avenir tels que l’hydrogène vert, la fibre optique et d’autres projets stratégiques à dimension européenne.
L’Algérie se dit pleinement satisfaite des résultats obtenus avec son partenaire italien, « tant sur le plan qualitatif que quantitatif », et encourage les autres pays à « emprunter la même voie en matière de partenariat mutuellement bénéfique ».
Clarification sur le dossier malien
Interrogé sur des informations relayées par certains médias faisant état d’une plainte déposée par le Mali contre l’Algérie auprès de la Cour internationale de justice (CIJ), Attaf a été catégorique : « L’Algérie n’a reçu aucune notification à ce sujet de la part de la CIJ », précisant que l’instance onusienne avait elle-même démenti l’existence d’une telle requête.
Visa : un faux débat pour l’investissement
Le ministre a également été questionné sur les conditions d’octroi des visas, souvent critiquées comme un obstacle au tourisme et à l’investissement étranger. Attaf a nuancé ce constat, estimant que « l’acte d’investir n’est pas tributaire du visa », mais repose avant tout sur le climat des affaires.
« Si le visa suffisait pour attirer les investissements en Algérie, nous aurions transformé tous les consulats et ambassades en bureaux de visas », a-t-il lancé avec ironie.
Selon lui, l’investissement exige une organisation globale, impliquant plusieurs secteurs et la mise en place d’un environnement favorable. « Le problème de l’investissement a de tout temps été un problème de climat des affaires. Le visa ne peut pas lever les entraves à l’investissement », a-t-il insisté.
Pour illustrer son propos, il a rappelé que l’Algérie a connu une augmentation significative des flux d’investissements étrangers grâce à l’amélioration du climat des affaires, sans qu’aucune modification n’ait été apportée aux règles en vigueur concernant les visas.
IATF-2025 : un succès continental
Attaf est également revenu sur le bilan de la 4? Foire du commerce intra-africain (IATF-2025), accueillie par l’Algérie du 4 au 10 septembre. Il a affirmé que la décision d’organiser cet événement n’était pas le fruit du hasard mais « un choix réfléchi, stratégique et proactif » du président Abdelmadjid Tebboune.
Selon lui, l’engagement du chef de l’État a contribué à faire de cette édition « une réussite unanimement reconnue par les institutions africaines, les participants et les visiteurs ». Les résultats sont d’ampleur : 48,3 milliards de dollars de contrats signés, dont 11,4 milliards remportés par des entreprises nationales, auxquels s’ajoutent 11,6 milliards d’engagements en cours de finalisation.
L’Afrique au coeur de la stratégie algérienne
Pour le ministre, cette réussite illustre la volonté du président Tebboune de renforcer l’intégration économique africaine et de contribuer au processus de « renaissance économique du continent ».
Attaf a rappelé que l’Algérie, fidèle à son attachement à la coopération Sud-Sud et au Groupe des 77 (créé à Alger), milite pour donner à l’Afrique un poids plus important dans les décisions économiques mondiales. Un continent « marginalisé » jusqu’à récemment, mais qui, selon lui, « commence désormais à peser davantage sur la scène internationale ».
L.R.



