Le groupe pétrolier national Sonatrach a annoncé, ce mardi, un changement d’identité majeur pour l’une de ses filiales. L’Algerian Energy Company (AEC), créée au début des années 2000, devient désormais la Société Algérienne de Désalinisation (ADC – Algerian Desalination Company).
Ce changement de dénomination s’inscrit dans le cadre des orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et des décisions du groupe visant à moderniser sa structure institutionnelle et à renforcer la sécurité hydrique nationale, a précisé Sonatrach dans un communiqué officiel.
Un virage stratégique pour répondre au défi hydrique
Selon la direction du groupe, cette transformation intervient dans un contexte mondial marqué par des tensions croissantes autour de la sécurité en eau, faisant de la désalinisation un enjeu stratégique majeur pour les pays arides comme l’Algérie.
Sonatrach présente cette évolution comme une étape décisive dans le parcours de la filiale, qui a déjà cumulé plus de vingt années d’expérience dans le dessalement de l’eau de mer.
La création d’ADC symbolise ainsi « une nouvelle ère de spécialisation et de leadership », axée sur l’innovation technologique et la performance industrielle.
Parmi les nouvelles priorités de la filiale figurent le développement de la recherche scientifique, la maîtrise locale des technologies avancées de désalinisation, ainsi que l’amélioration de l’efficacité énergétique des installations existantes.
L’objectif affiché est clair : garantir la durabilité, la continuité et la fiabilité de l’exploitation des infrastructures hydriques stratégiques du pays.
Former, innover et produire localement
La Société Algérienne de Désalinisation aura également pour mission d’accélérer l’industrialisation du secteur du dessalement en Algérie.
Elle prévoit d’investir dans la formation des compétences nationales, le développement de partenariats technologiques et le renforcement des capacités scientifiques et techniques locales.
Cette démarche vise à faire du dessalement une industrie à part entière, capable de soutenir l’économie nationale et de contribuer à la création d’emplois qualifiés dans les filières énergétiques et hydriques.
ADC ambitionne en outre de diversifier les sources d’eau non conventionnelles afin de répondre à la demande croissante dans les secteurs de l’eau potable, de l’agriculture et de l’industrie.
Outre le dessalement de l’eau de mer, l’entreprise envisage d’exploiter les ressources en eau saumâtre du Grand Sud, une orientation jugée cruciale dans la stratégie de sécurité hydrique à long terme du pays.
L’eau, pilier de la nouvelle économie nationale
Pour Sonatrach, cette mutation dépasse le simple cadre administratif : elle incarne une réorientation stratégique de l’économie nationale vers des activités durables et résilientes.
Le groupe affirme que cette transformation « concrétise la volonté ferme de l’État algérien de bâtir une économie diversifiée et durable, plaçant la sécurité de l’eau au centre de ses priorités ».
En faisant de la désalinisation un pilier industriel à part entière, Sonatrach confirme son engagement à accompagner les politiques nationales de développement durable et à préparer l’Algérie aux défis climatiques et démographiques à venir.
L.R.



