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samedi 25 octobre 2025

PLF 2026 : Virage vert confirmé

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Le directeur général du Groupe de l’énergie verte, le professeur Boukhalfa Yaïci, a affirmé que le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2026 marque un tournant majeur dans le soutien aux énergies renouvelables en Algérie. Pour la première fois depuis des années, quatre articles clés ont été introduits afin de stimuler et de renforcer ce secteur stratégique.

Invité de l’émission « L’Invité du matin » sur la chaîne Une de la Radio nationale, le professeur Yaïci a souligné que l’insertion de ces dispositions constitue « un nouveau départ pour le développement des énergies renouvelables », notamment à travers le renforcement de la base industrielle nationale liée à ce domaine.
Selon lui, ces mesures ouvrent de larges perspectives et traduisent la volonté des hautes autorités d’accélérer le rythme de la transition énergétique.

Une nouvelle impulsion pour les projets d’énergie renouvelable

Le professeur Yaïci a rappelé que les autorités ne se contentent plus des efforts jusque-là menés par Sonelgaz ou le ministère de l’Intérieur dans le domaine des projets énergétiques verts.
« Aujourd’hui, l’État veut impliquer plus largement les acteurs économiques et les consommateurs, grâce à des incitations concrètes et visibles », a-t-il indiqué.

Il a précisé que les mesures prévues dans le projet de loi permettront aux entreprises opérant dans le secteur des énergies renouvelables de bénéficier d’un abattement fiscal de 5 %, conformément à l’article 99 du texte.
Cette réduction, a-t-il ajouté, offrira aux opérateurs la possibilité de réinvestir ces fonds dans les infrastructures et les équipements, favorisant ainsi l’expansion du secteur et la production d’une électricité verte compétitive, tant sur le plan local qu’européen.

L’enjeu d’une transition énergétique fluide

Concernant la consommation énergétique des ménages, Yaïci a expliqué que l’objectif est de rendre l’énergie propre accessible à des prix abordables.
Cependant, il a reconnu que l’usage des chauffe-eau solaires reste encore limité, du fait des tarifs très bas de l’électricité et du gaz naturel en Algérie — parmi les plus faibles au monde — alors que le prix des chauffe-eau solaires oscille entre 80 000 et 100 000 dinars, malgré une prise en charge de 45 % du coût par l’État.

Pour encourager davantage leur acquisition, le gouvernement a décidé, dans le cadre du projet de loi de finances, de réduire les droits de douane sur ces équipements de 30 % à 15 %, afin d’en faire une alternative au gaz de ville dans une logique d’économie verte et de diversification énergétique.

Dans cette optique, le directeur du Groupe de l’énergie verte a révélé un plan de production de 100 000 chauffe-eau solaires d’ici 2035, une étape importante de la nouvelle feuille de route du secteur.
Il a insisté sur la nécessité de lever les obstacles administratifs et bureaucratiques pour permettre la mise en œuvre rapide des projets et la consolidation d’une véritable industrie nationale de l’énergie propre.

Ces mesures, a-t-il ajouté, s’inscrivent pleinement dans la politique nationale visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, en conformité avec les engagements internationaux de l’Algérie en matière de protection de l’environnement, tout en renforçant la filière industrielle locale et en créant de nouveaux emplois.

La hausse de la demande énergétique impose d’accélérer la transition

Yaïci a averti que la consommation énergétique du pays augmente de 4 à 6 % par an, avec une dépendance de 98 % au gaz naturel.
Cette tendance, combinée à une croissance démographique soutenue — la population algérienne devant dépasser les 50 millions d’habitants dans les prochaines années — exige, selon lui, une préparation sérieuse pour répondre à la demande croissante.

Il a souligné que « la solution ne réside pas uniquement dans la technique, mais aussi dans la création d’un climat d’investissement attractif », appelant les acteurs économiques locaux et étrangers à s’impliquer davantage et à investir, plutôt que de compter exclusivement sur l’État.

Sonelgaz face aux défis de la production d’énergie verte

Abordant la situation du groupe Sonelgaz, Yaïci a reconnu que la mise en œuvre de ses projets reste lente, notamment à cause de contraintes de financement.
Depuis mars 2024, Sonelgaz a lancé un programme de production de 3 200 MW d’énergie solaire, à travers 15 centrales photovoltaïques réparties sur 12 wilayas.

Selon lui, plusieurs de ces stations devraient être opérationnelles d’ici fin 2025, représentant une capacité totale de 400 MW connectée au réseau national d’électricité.
Ce projet, a-t-il ajouté, contribuera à renforcer la sécurité énergétique du pays et à développer une base industrielle solide tournée vers la production d’énergie propre, compétitive à la fois localement et à l’échelle régionale.

L’Algérie face au défi de la réduction de l’empreinte carbone

Enfin, Yaïci a rappelé que, dès le 1er janvier 2026, les entreprises algériennes du secteur énergétique devront se conformer aux nouvelles exigences d’exportation vers les marchés européens, notamment la réduction de l’empreinte carbone des produits énergétiques.

Il a conclu en appelant l’État à accompagner les entreprises et à ne pas les laisser seules dans ce processus, plaidant pour une coordination étroite entre les ministères de la Transition énergétique et de l’Environnement, afin d’unifier les efforts en matière de formation, de normalisation et de mesure de l’empreinte carbone selon les standards internationaux.

L.R.

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