Les universités algériennes connaissent une progression historique dans les classements académiques internationaux, reflétant leur volonté de renforcer leur visibilité et leur rayonnement scientifique. Selon le professeur Hakim Harik, président de la Commission nationale pour la promotion et le classement des établissements d’enseignement supérieur, le pays a enregistré des avancées notables, notamment dans les classements Times Higher Education et QS Arab Region.
Invité dimanche dans l’émission « Invité du matin » sur la Première Chaîne, le professeur Harik s’est félicité de l’intégration de 46 universités algériennes dans le classement QS Arab Region 2025, contre seulement 17 en 2024 et 14 en 2023. Cette performance place l’Algérie en tête des pays arabes et maghrébins en nombre d’universités classées, témoignant de l’efficacité du travail mené dans la recherche scientifique, le développement durable et l’ouverture internationale.
Une stratégie nationale ambitieuse et ciblée
Pour soutenir cette dynamique, le ministère de l’Enseignement supérieur a mis en place une stratégie globale, coordonnée par des comités locaux chargés d’évaluer les points forts et les spécialisations de chaque établissement selon les critères internationaux. L’objectif est de rehausser le classement des universités et de renforcer leur visibilité dans les principaux classements mondiaux, dont Shanghai, Times Higher Education, QS Arab Region et QS Sustainable Development.
La stratégie comprend également la numérisation des revues scientifiques nationales, leur indexation dans des bases de données internationales et la publication des recherches en langues étrangères, principalement en anglais, afin de toucher un public scientifique mondial.
Production scientifique et numérisation
Actuellement, 265 000 articles et 900 revues scientifiques sont disponibles sur une plateforme numérique nationale, assurant la protection contre le plagiat et facilitant la diffusion sécurisée des recherches. Certaines revues sont classées « C », mais des plans de formation et d’accompagnement sont en cours pour les faire évoluer vers les niveaux « B » et « A ».
Les universités algériennes les mieux classées
Parmi les établissements algériens les plus performants figurent :
- Université Abou Bekr Belkaid de Tlemcen
- Université Mohamed Boudiaf de M’sila
- Université Frères Mentouri de Constantine 1
- Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou
- Université Ferhat Abbas de Sétif 1
- Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediène d’Alger
- Université Kasdi Merbah de Ouargla
- Université Abbes Laghrour de Khenchela
- Université de Blida 1
- Université de Guelma 8 Mai 1945
Ces établissements se distinguent par leur excellence académique, leur production scientifique et leur rayonnement international, contribuant à la position dominante de l’Algérie dans le classement QS Arab Region 2025, qui recense 246 universités de la région.
L’Université Badji Mokhtar d’Annaba en tête nationale
Pour cette édition, l’Université Badji Mokhtar d’Annaba se distingue comme première université à l’échelle nationale. Après avoir été classée l’an dernier dans la catégorie (170-161), elle progresse significativement grâce à des réformes profondes, incluant la refonte des programmes, l’internationalisation des partenariats, l’encouragement à la publication scientifique et l’innovation pédagogique.
Une évaluation basée sur dix critères internationaux
Le classement QS, établi par la société britannique Quacquarelli Symonds, repose sur dix indicateurs mesurant la qualité académique, la recherche et l’ouverture internationale. Parmi eux figurent la réputation académique, la réputation auprès des employeurs, le rapport enseignants-étudiants, le volume et l’impact des publications scientifiques, ainsi que la proportion d’enseignants et d’étudiants internationaux. Chaque paramètre contribue à dresser un portrait complet de la compétitivité et de l’attractivité des établissements.
Réputation académique et ouverture internationale
Le professeur Harik souligne que la route reste longue, malgré les progrès. L’amélioration de la qualité de l’enseignement et de la recherche, le renforcement des partenariats internationaux et l’attractivité pour étudiants et enseignants étrangers restent essentiels pour maintenir cette dynamique. Selon lui, les classements internationaux reflètent non seulement la qualité académique, mais aussi la capacité des universités à s’inscrire dans l’économie locale et mondiale, à attirer des talents et à développer des collaborations internationales.
Une dynamique en expansion
La montée en puissance des universités algériennes illustre une stratégie cohérente et ambitieuse, combinant réforme institutionnelle, valorisation de la recherche et ouverture vers le monde. L’Algérie entend maintenir et renforcer cette progression, avec l’objectif de figurer durablement parmi les leaders régionaux et d’accroître l’impact de son enseignement supérieur à l’échelle mondiale.
L.R.
