Face aux défis croissants liés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme, l’Algérie a renforcé son dispositif législatif et réglementaire pour sécuriser son système financier et se conformer aux normes internationales.
La Banque d’Algérie renforce son dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Le régulateur vient de prendre de nouvelles mesures qui concernent cette fois les banques, notamment leurs relations avec leurs homologues étrangères.
Ces mesures sont contenues dans le règlement n° 25-14 du 24 septembre 2025 qui modifie et complète celui du 24 juillet 2024, relatif à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes de destruction massive.
Un cadre législatif renforcé
La loi n° 23-01 du 7 février 2023 a modifié et complété la loi n° 05-01 du 6 février 2005 relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Cette révision a élargi le champ des infractions et renforcé les sanctions, introduisant notamment des peines d’emprisonnement et des amendes plus sévères pour les institutions financières ne respectant pas leurs obligations de vigilance et de déclaration. Elle a également renforcé les pouvoirs de la Cellule de Traitement du Renseignement Financier (CTRF), chargée de traiter les déclarations de soupçon et de coordonner les actions de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
Des mesures ciblées pour les institutions financières
Le règlement n° 25-14 du 24 septembre 2025, publié au Journal officiel le 21 octobre 2025, impose aux banques, établissements financiers, services financiers d’Algérie Poste, bureaux de change et prestataires de services de paiement de mettre en place des dispositifs de prévention et de détection du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme. Ces mesures incluent l’identification et la vérification de l’identité des clients, l’évaluation des risques associés à leurs activités et la mise en œuvre de programmes de conformité adaptés.
Les institutions financières doivent également obtenir l’approbation de la direction générale avant d’établir toute nouvelle relation de correspondance avec une institution répondante, définir par écrit les responsabilités respectives en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, et mettre à jour les conventions existantes pour y inclure ces obligations
Des sanctions renforcées
Le décret exécutif n° 25-101 du 12 mars 2025 précise les modalités de gel et de saisie des fonds liés au financement du terrorisme et à la prolifération des armes de destruction massive. Il instaure également des sanctions financières à l’encontre des institutions ne respectant pas les obligations prévues, avec des amendes pouvant atteindre 300 000 dinars algériens
Une coopération internationale accrue
L’Algérie renforce sa coopération avec les instances internationales, notamment le Groupe d’action financière (GAFI), pour améliorer l’efficacité de son dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Elle participe activement aux évaluations mutuelles et met en œuvre les recommandations formulées par ces organismes
Une stratégie de prévention et de dissuasion
Ces initiatives témoignent de la volonté de l’Algérie de se conformer aux normes internationales et de garantir l’intégrité de son système financier face aux risques liés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme. En renforçant les contrôles internes, en imposant des sanctions plus sévères et en renforçant la coopération internationale, l’Algérie cherche à prévenir les activités financières illicites et à protéger son économie des risques associés.
L.R.
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Vaccin antigrippal : Deux millions de doses disponibles
Deux millions de doses du vaccin antigrippal sont distribuées à travers les 58 wilayas du pays via les directions de la santé et au niveau des pharmacies. Tous les citoyens peuvent dès aujourd’hui se rapprocher des structures de santé les plus proches de leur lieu de résidence pour se faire vacciner puisque la campagne contre la grippe saisonnière a été officiellement lancée hier par le ministère de la Santé.
C’est ce qu’a affirmée ce matin Mme Samia Hammadi, directrice de la prévention et de la lute contre les maladies transmissibles au ministère de la Santé lors de son passage à l’émission L’Invité du jour de la chaine 3 de la Radio Algérienne.
« Les groupes de la population ciblés sont évidemment les personnes âgées et celles atteintes de maladies chroniques », précise professeure Hammadi, mais attire l’attention sur le fait que les femmes enceintes sont également les premières concernées.
Mises à part les structures sanitaires de proximité, l’invitée de la Radio souligne en outre que tout citoyen peut se procurer sa dose salvatrice au niveau des officines (pharmacies) en présentant sa carte Chifa puisque le vaccin est totalement remboursable.
Elle attire l’attention sur l’importance du geste puisque la grippe tue encore et les chiffres rapportés par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) sont de l’ordre de 300 000 à 650 000 décès annuellement au niveau mondial.
« Bien que les cas de décès ont sensiblement reculé grâce aux vaccins contre la grippe saisonnière, ils demeurent néanmoins inquiétants », fait remarquer la représentante du ministère de la Santé.
A souligner que le directeur général de la prévention et de la promotion de la santé publique au ministère, M. Djamel Fourar, a indiqué que ce vaccin est de type quadrivalent et qu’il cible, à ce titre, les quatre souches virales les plus susceptibles de provoquer la grippe cette saison et que la campagne s’étendra jusqu’au mois de mars.
A noter que c’est la première fois depuis l’indépendance que le pays dispose d’un vaccin antigrippal produit sur son sol. Cette autonomie naissante est un pas significatif vers l’objectif d’une couverture vaccinale renforcée, en particulier pour les groupes à risque, à savoir les personnes âgées, les femmes enceintes, les malades chroniques et les professionnels de santé.
K.N.



