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jeudi 21 novembre 2024

Le pari du grand parti des indépendants

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Les premières élections législatives, régies par la nouvelle loi portant régime électoral, auront lieu le 12 juin prochain, trois mois après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN) par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui avait appelé à des élections anticipées, exhortant les jeunes à participer en force à ce rendez-vous. Une opportunité historique pour les indépendants de renverser la table et de concrétiser l’élan révolutionnaire du 22 février. Fait inédit. Pour ce rendez-vous électoral dont la campagne débutera aujourd’hui, ils constituent même l’essentiel des prétendants aux 407 sièges de députés à l’Assemblée populaire nationale. Sur les 1483 listes de candidatures approuvées par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) pour prendre part à ces législatives, 837 sont présentées par des indépendants. Autre fait marquant, jamais autant de candidats indépendants ont pris part aux élections législatives, s’imposant comme une nouvelle force politique. Dans un pays dont la vie politique est très structurée par les partis, difficile d’imaginer qu’ils puissent devancer les grandes formations. Pourtant, ils seront une des clés de ces prochaines élections. En effet, il n’est pas exclu que ces « sans étiquette » puissent créer la surprise lors de ce scrutin à un tour. En grappillant des sièges de-ci de-là, ces « non-affiliés » pourraient perturber la bataille annoncée les grandes formations politiques et même dessiner la nouvelle carte politique du pays. Qui sont ces 837 candidats indépendants ? Il n’existe pas vraiment de portrait-robot, tant leurs profils sont variés. Certains sont patrons ou membres de micro-partis, d’autres universitaires. Liés aux partis traditionnels, voire en sont directement issus, issus de la société civile, ces « indépendants » veulent s’affirmer face aux grandes formations qui ont vu leur popularité chuter depuis leur expérience du pouvoir. Briguant un mandat de député, ces « sans étiquette » rêvent de jouer les trouble-fêtes face à des machines électorales aux moyens bien supérieurs. A coup sur que certains sont néanmoins soutenus par de généreux sponsors ou mécènes. Le tout de manière plutôt opaque, entretenant le grand flou autour du financement des partis et des candidats en campagne. Ils sont pourtant s perçus comme une menace par les formations traditionnelles qui voient en eux un réservoir de voix qui devaient leur revenir. En réalité, beaucoup sont des personnalités qui n’ont pas été choisies par leurs partis dans leurs circonscriptions et qui ont décidé de se présenter quand même du fait que, parfois, les partis se trompent de cheval.

Une alliance

Celles ou ceux qu’ils n’ont pas choisis sont finalement élus, et leur victoire est d’autant plus éclatante. Parmi ces indépendants en lice se trouvent d’anciens militants de partis d’opposition boycottant ces échéances. Pour se faire, ils ont 20 jours pour convaincre pour aspirer à constituer, dans le cadre d’une alliance, le plus grand parti à l’APN post 22 février. En effet, la concurrence s’annonce rude pour les formations politiques, notamment ceux qui avaient mainmise sur l’APN durant les mandats précédents. Cette fois-ci, forts des garanties données par le président de la République, des personnalités diverses, jusque-là bien loin de la chose politique, veulent investir le Palais Zighout Youcef et, par la même, contribuer au changement et à l’édification de l’Algérie nouvelle. Ils se présentent en tant qu’indépendants sans aucune étiquette partisane. Les promesses d’un scrutin libre et honnête qui représentera réellement la voix du peuple faite par le chef de l’Etat et l’appel à la forte participation de la société civile n’a fait qu’encourager cette frange de la société à entrer dans la course électorale. Avec cette nouvelle donne, il n’est pas exclu de voir « émerger une nouvelle scène politique avec l’apparition de nouveaux acteurs qui ont fait le choix de se lancer dans la course électorale loin de toute affiliation partisane ». Un changement qui devrait se ressentir dans la future composante de l’Assemblée populaire nationale (APN), longtemps dominée par les partis avec une poignée d’indépendants seulement.

Badis B.

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