L’Iran fait face à une sécheresse d’une ampleur historique, mettant en péril l’approvisionnement en eau de plusieurs millions de ses habitants. Le président Massoud Pezeshkian a averti jeudi que la capitale, Téhéran, où vivent plus de 10 millions de personnes, pourrait devoir être évacuée d’ici la fin de l’année si les précipitations ne reprennent pas.
Sur les 31 provinces du pays, 15 n’ont reçu aucune goutte de pluie cet automne, selon les médias locaux. À Téhéran, le niveau des précipitations est qualifié de « quasiment sans précédent depuis un siècle », et la ville, alimentée par cinq barrages, voit ses réserves s’effondrer : l’un est à sec, un autre ne dépasse pas 8 % de sa capacité, selon les autorités.
Le principal barrage, Amir Kabir, ne contiendrait plus suffisamment d’eau pour approvisionner la capitale que pendant moins de deux semaines, selon Behzad Parsa, directeur général de la compagnie des eaux de Téhéran. Pour faire face à cette crise, le gouvernement a instauré des coupures d’eau nocturnes, destinées à limiter le gaspillage. Le ministre iranien de l’Énergie, Abbas Ali Abadi, a expliqué à la télévision d’État : « Cela permettra d’éviter le gaspillage et de prolonger les réserves disponibles ».
Les sommets des montagnes de l’Alborz, habituellement enneigés à cette période de l’année, restent désespérément nus, accentuant l’inquiétude des autorités et des habitants.
Situation critique dans d’autres villes
La crise touche également Mashhad, située à 900 kilomètres à l’est de Téhéran, où vivent 4 millions de personnes. Les quatre barrages de la ville sont presque à sec, avec des réserves inférieures à 3 %, selon Hossein Esmaïlian, responsable de la compagnie locale des eaux. L’an dernier, Mashhad disposait encore de 189 millions de mètres cubes d’eau, contre seulement 40 millions au début de cette semaine.
Selon l’agence de presse Mehr, 19 grands barrages iraniens sont désormais totalement vides, soit près de 10 % des réserves nationales. Les météorologues prévoient aucune pluie à Téhéran dans les 10 prochains jours, laissant craindre une aggravation rapide de la crise.
Cette sécheresse historique illustre les vulnérabilités critiques du pays face au changement climatique et la nécessité de mesures d’urgence pour préserver les ressources en eau. La menace d’une évacuation de Téhéran constitue un signal alarmant pour l’Iran et ses habitants, et pose la question de plans de gestion durable de l’eau pour les années à venir.



