Le président de l’Autorité nationale de protection des données à caractère personnel, Samir Bourhil, a affirmé mardi à Béchar que l’Algérie « a pleinement conscience de l’importance de la souveraineté numérique » et oeuvre sans relâche, à travers ses institutions constitutionnelles, à la consolider et la renforcer dans le cadre de la stratégie nationale de transformation numérique initiée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
S’exprimant à l’ouverture du colloque international sur la souveraineté numérique de l’État, M. Bourhil a souligné que cette stratégie vise à bâtir une économie numérique inclusive, à améliorer les services publics et à favoriser l’inclusion numérique, tout en garantissant la protection des données à caractère personnel.
Il a rappelé que la loi 18-07, relative à la protection des personnes physiques dans le traitement des données personnelles, « a défini le cadre juridique régissant la gestion des données en Algérie ». Ce texte impose à tout responsable de traitement « le respect de la confidentialité » et la mise en place de mesures techniques et organisationnelles afin de prévenir toute atteinte à la sécurité des informations, qu’il s’agisse de vol de données, d’accès non autorisé ou de perturbation des infrastructures numériques.
Ces exigences, a-t-il insisté, participent directement à la consolidation et à la pérennisation de la souveraineté numérique nationale.
Le responsable a expliqué que le développement rapide des technologies de l’information et de la communication a donné naissance à un espace numérique mondial où s’expriment communication et débat à travers diverses plateformes. Cet espace, a-t-il reconnu, constitue désormais une source d’inquiétude pour de nombreux pays, y compris les plus avancés, « car il tend à échapper aux cadres juridiques et aux régulations qu’ils instaurent ».
C’est dans ce contexte, a-t-il ajouté, qu’a émergé la notion de souveraineté numérique, qui consiste pour chaque État à exercer son autorité sur son territoire virtuel, au même titre que sur son territoire physique.
Espionnage électronique, désinformation, manipulation de l’opinion publique…
Selon M. Bourhil, le contrôle de cet espace virtuel passe notamment par la sécurisation des bases de données et des systèmes d’information, ainsi que par la protection des données personnelles. Mais l’essor de l’intelligence artificielle et le dépassement des frontières physiques par Internet complexifient cette tâche, exposant les États à de nouveaux risques : espionnage électronique, désinformation, manipulation de l’opinion publique ou encore cyberattaques visant à paralyser les infrastructures stratégiques et à fragiliser la souveraineté nationale.
« Le législateur algérien est pleinement conscient que la maîtrise du cyberespace constitue un levier essentiel de la souveraineté de l’État et de la protection de la vie privée de ses citoyens », a-t-il affirmé.
En conclusion, le président de l’Autorité nationale de protection des données personnelles a salué les objectifs du colloque, rappelant qu’à l’heure du progrès technologique accéléré, la préservation de la vie privée et la sécurité des données personnelles demeurent des enjeux vitaux. Il a appelé à renforcer la culture du numérique responsable, à travers la sensibilisation, le respect de l’éthique et la promotion des bonnes pratiques.
Organisé à l’initiative de l’Institut de droit et des sciences politiques de l’Université Tahri Mohamed de Béchar, le colloque a donné lieu à plusieurs présentations sur les expériences internationales en matière de protection des données numériques.
L.R.



