L’Algérie poursuit ses efforts pour consolider la protection des droits de l’enfant, avec la mise en place de nouveaux mécanismes et d’un plan national ambitieux qui s’étend jusqu’en 2030. La présidente de la Haute Autorité nationale de protection et de promotion de l’enfance, Mme Mariem Cherifi, a souligné les progrès significatifs réalisés par le pays et les avancées législatives qui font désormais de l’Algérie un modèle dans ce domaine.
« L’Algérie a été l’un des premiers pays à ratifier la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant pour les moins de 18 ans », a rappelé Mme Cherifi lors de son intervention sur le programme « Invité du matin » de la Première Chaîne de la radio nationale. Elle a ajouté que le Constitution de 2020 figure parmi les textes législatifs rares dans le monde à prévoir une protection étendue des droits de l’enfant, soulignant que tout progrès concret repose sur un cadre légal solide.
Une responsabilité collective et des actions concrètes
À l’approche de la Journée mondiale des droits de l’enfant, Mme Cherifi a insisté sur le fait que la protection de l’enfance est une responsabilité collective, impliquant tous les secteurs de la société. Les actions menées par l’État et la société civile visent à répondre aux nouveaux défis de l’enfance moderne. Dans ce cadre, plusieurs initiatives de sensibilisation seront organisées, notamment l’installation de panneaux d’information dans les stations de métro et la mise en place d’un train éducatif pour enfants, afin de promouvoir la connaissance de leurs droits et des mécanismes de protection.
Aujourd’hui, l’Algérie compte plus de 17 millions d’enfants, dont 12 millions bénéficient du droit à l’éducation. Mme Cherifi a rappelé que la protection de l’enfance constitue l’une des priorités majeures du programme présidentiel, et ce à travers des mesures sociales, éducatives et sanitaires.
Parmi les mécanismes modernes de protection, le numéro vert 11-11 occupe une place centrale. Cette ligne permet de signaler toute situation mettant un enfant en danger, avec la garantie de confidentialité totale pour le dénonciateur. Les alertes peuvent être transmises par appel téléphonique, message vocal ou vidéo, offrant ainsi une réaction rapide et coordonnée à travers l’ensemble du territoire national.
Depuis l’indépendance, l’Algérie a pris plusieurs mesures sociales majeures, notamment la lutte contre l’analphabétisme et la mise en place de programmes de protection sociale, médicale et psychologique pour les enfants orphelins, marginalisés ou victimes de pauvreté. La protection des enfants à besoins spécifiques est également au cœur des priorités, avec des actions ciblées pour les enfants atteints de troubles du spectre autistique ou de paralysie cérébrale. Par ailleurs, l’État a interdit certaines formes de travail des enfants, comme le métier de cirage de chaussures, considéré comme incompatible avec la dignité et les droits de l’enfant.
La vigilance face aux risques numériques
Mme Cherifi a alerté sur les risques liés aux réseaux sociaux et aux contenus inappropriés, soulignant que la protection des enfants dans le cyberespace est devenue une priorité nationale, compte tenu de son impact direct sur le comportement et l’avenir des jeunes générations.
Pour renforcer cette protection, une cellule nationale de veille sera prochainement mise en place, composée de policiers judiciaires, experts et spécialistes, visant à détecter et prévenir les situations à risque.
Le principe de non-discrimination est au cœur des politiques de protection, notamment pour les enfants à besoins spécifiques. Des campagnes de soins et de suivi médical seront organisées dans différentes régions, impliquant des médecins spécialistes, pour offrir aux enfants concernés une prise en charge sanitaire et psychologique adaptée.
Enfin, la Haute Autorité travaille à finaliser un plan national de l’enfance pour la période 2025-2030, élaboré avec la participation des ministères concernés, des services judiciaires et sécuritaires, des associations de la société civile ainsi que des experts et spécialistes. Ce plan global couvrira tous les aspects de la protection de l’enfance, notamment la santé et le bien-être des enfants, l’éducation et l’inclusion sociale, l’intégration des enfants à besoins spécifiques et la prévention des risques liés aux nouvelles technologies et aux réseaux sociaux
Mme Cherifi a conclu en affirmant que ce plan constitue une feuille de route ambitieuse, destinée à faire de la protection des enfants une priorité durable et systémique à l’échelle nationale.
L.R.



