Soufiane Djilali, fondateur emblématique et président historique du parti d’opposition Jil Jadid, a quitté la présidence de son parti, lors d’un congrès organisé ce samedi 6 décembre, pour désigner son successeur. Sa démission, annoncée le 24 septembre dernier, avait surpris l’ensemble de la scène politique.
Dr Lakhdar Amokrane, candidat unique, a été élu à la tête de Jil Jadid pour un mandat de cinq ans, a indiqué le parti dans un communiqué officiel.
Un fondateur qui tire le bilan
Dans un discours devant les militants, Soufiane Djilali est revenu sur les conditions dans lesquelles il a lancé Jil Jadid en 2011, au cœur du Printemps arabe. « À cette époque, le troisième mandat de l’ex-Président était à son début. La constitution venait d’être transgressée, et le gouvernement dilapidait les ressources du pays alors que la jeunesse ambitieuse restait marginalisée », a-t-il rappelé.
Il a expliqué les raisons de son départ, affirmant vouloir assurer une transition organisée avant les prochaines échéances électorales. « Il m’a semblé important d’organiser la succession à la tête du parti, donnant ainsi au nouveau président et à la direction nationale le temps nécessaire pour s’imposer sur la scène politique », a-t-il déclaré.
Des constats lucides sur le parti
Soufiane Djilali a dressé un bilan sans complaisance sur Jil Jadid. Outre le manque de moyens financiers, il a reconnu certaines limites dans la mobilisation citoyenne et dans la structuration des militants. « Notre base reste faible en nombre et en engagement. Nous n’avons pas toujours su conserver les structures formées dans de nombreuses wilayas et communes. Nous avons manqué de ce quelque chose qui attire les Algériens et les convainc de nous rejoindre », a-t-il admis.
Malgré ces difficultés, il a souligné les acquis du parti : « Nous avons construit une armature doctrinaire solide, fait émerger une élite interne bien formée et expérimentée, et assuré une organisation garantissant compétence, stabilité et renouvellement. La nouvelle direction pourra désormais se consacrer pleinement au travail de terrain. »
Pour Soufiane Djilali, le défi reste de mobiliser davantage de citoyens et de les structurer pour préparer le parti aux futures échéances électorales. « Faire adhérer les Algériens partageant notre vision, les structurer et les préparer aux échéances électorales est notre objectif », a-t-il conclu.
