Après des années post-Covid marquées par des défis économiques et logistiques, le groupe pharmaceutique algérien Saidal semble reprendre de la vigueur. Fort de son assise sur le marché local, où il s’est imposé comme un acteur incontournable de la production et de la distribution de médicaments, le groupe se tourne désormais vers l’international, avec en ligne de mire l’Afrique, le Proche-Orient et l’Europe. La récente visite du ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouassim Kouidri, à Oman illustre cette ambition et ouvre la voie à une stratégie d’expansion concertée et structurée.
Du 7 au 9 décembre, M. Kouidri s’est rendu dans le Sultanat d’Oman, où il a été reçu au siège du ministère de la Santé par son homologue omanais, Hilal ben Ali Al-Sabti. Cette rencontre a permis de discuter en profondeur du projet d’implantation d’une usine Saidal sur le sol omanais, destinée à produire des médicaments sous formes solides et liquides, non seulement pour le marché local mais aussi pour les pays voisins. L’initiative vise à créer un hub pharmaceutique régional, capable de répondre aux besoins croissants en produits médicaux tout en facilitant les échanges commerciaux entre l’Algérie et les pays de la région.
Un autre point central des discussions a été la reconnaissance mutuelle des procédures d’enregistrement des médicaments entre l’Agence nationale des produits pharmaceutiques algérienne et son homologue omanais. Cette mesure stratégique vise à accélérer le processus d’accès aux marchés et à renforcer la coopération bilatérale, tout en offrant à Saidal une porte d’entrée vers d’autres marchés régionaux et internationaux.
Réduire la dépendance aux importations
L’expansion internationale de Saidal s’inscrit dans une politique pharmaceutique plus large, soutenue par le gouvernement algérien, visant à constituer une base solide en matière de fabrication de médicaments. Cette stratégie se traduit par le développement d’infrastructures modernes, l’investissement dans la recherche et le développement, et la promotion de la production locale pour réduire la dépendance aux importations. L’objectif affiché est de faire de l’Algérie un hub pharmaceutique capable de desservir non seulement le marché national mais aussi les pays africains, du Proche-Orient et, à terme, européens.
Selon les données disponibles, le marché pharmaceutique algérien, qui représente plusieurs milliards de dollars annuellement, offre un potentiel de croissance considérable. Saidal, en tant que leader public, entend capitaliser sur ce positionnement pour renforcer son expertise, élargir ses capacités industrielles et affirmer sa présence sur la scène internationale. Le choix d’Oman comme première étape stratégique n’est pas anodin : ce pays du Golfe constitue une porte d’entrée vers la région du Moyen-Orient et permet d’explorer des partenariats commerciaux et industriels durables.
Prélude d’une politique d’expansion plus vaste
En parallèle, le gouvernement algérien encourage l’exportation et l’internationalisation des entreprises locales, notamment dans le secteur pharmaceutique, en soutenant les projets à forte valeur ajoutée et en facilitant les partenariats bilatéraux. La vision est claire : transformer l’Algérie en un pôle régional de fabrication et de distribution de médicaments, capable de répondre aux besoins croissants de santé publique et de renforcer la souveraineté pharmaceutique nationale.
Saidal semble ainsi tracer un chemin ambitieux, alliant consolidation locale et ouverture stratégique vers l’international. La création de l’usine à Oman pourrait bien n’être que le prélude d’une politique d’expansion plus vaste, visant à placer l’Algérie au cœur d’un réseau pharmaceutique continental et à faire du groupe un acteur incontournable à l’échelle mondiale.
L.R.



