L’État algérien consacre plus de 420 milliards de dinars pour financer l’allocation chômage, une mesure destinée à protéger les jeunes demandeurs d’emploi et à faciliter leur insertion professionnelle. L’annonce a été faite dimanche par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Abdelhak Saihi, lors de la première conférence nationale sur l’emploi, tenue au Centre familial de Ben Aknoun, à Alger. Cette rencontre a permis de dresser un état des lieux de la gestion de l’allocation chômage et de réfléchir à de nouvelles stratégies pour renforcer les opportunités d’emploi.
Contrairement à une aide ponctuelle, l’allocation chômage se veut un mécanisme structuré et durable. Elle accompagne désormais une revalorisation de la prime, passée de 15 000 à 18 000 dinars, conformément aux orientations du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune. L’objectif affiché est double : sécuriser financièrement les jeunes durant leur recherche d’emploi et favoriser une transition progressive vers un emploi stable.
L’emploi, une priorité stratégique de l’État
Pour le ministre, l’emploi constitue un pilier du développement national, un facteur de stabilité sociale et un droit constitutionnel. « La création d’un marché du travail moderne exige des politiques flexibles, capables de s’adapter aux transformations technologiques, démographiques et climatiques, de répondre aux exigences de l’économie numérique et verte et de réduire le travail informel », a-t-il souligné.
Selon les données officielles, le chômage touche particulièrement les jeunes et les diplômés, avec des disparités régionales importantes. Dans ce contexte, l’allocation chômage apparaît comme un levier stratégique, non seulement pour soutenir le pouvoir d’achat des jeunes, mais aussi pour leur offrir un filet de sécurité permettant d’accéder à des formations qualifiantes et à des opportunités professionnelles adaptées.
Vers un marché du travail structuré et moderne
Saihi a détaillé les réformes en cours visant à moderniser le marché du travail : l’élimination progressive du travail précaire, l’adoption du nouveau Code de l’investissement, la promotion du statut d’auto-entrepreneur et le soutien à l’économie de la connaissance et aux start-up. Ces mesures visent à multiplier les opportunités d’emploi tout en renforçant la transparence et l’équité dans l’accès au marché du travail.
Un autre axe stratégique concerne la numérisation des services de l’emploi. Les plateformes digitales centralisent les offres, facilitent l’orientation des demandeurs d’emploi et permettent de limiter le travail non déclaré. Elles fournissent également des statistiques fiables pour orienter les politiques publiques et améliorer l’efficacité des dispositifs existants.
La formation professionnelle : un pilier de l’insertion
Pour renforcer l’employabilité des jeunes, le ministre insiste sur la coordination avec le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels. Des formations courtes et ciblées sont déployées, notamment dans les secteurs du numérique, des énergies renouvelables et des métiers émergents, afin de répondre aux besoins réels du marché et de sécuriser l’insertion professionnelle des jeunes. « L’allocation chômage, lorsqu’elle est associée à la formation, au suivi et à l’orientation, constitue un véritable tremplin », a précisé Saihi.
Par ailleurs, le respect de la loi 19-04, qui impose le dépôt des offres d’emploi exclusivement auprès du service public de l’emploi, est présenté comme un gage de transparence, d’égalité des chances et de justice sociale.
L.R.



